[ EN IMAGES ] « Pas si mal, n’est-ce pas, notre petite créole ? » une exposition qui interroge l'imagerie exotique

Par 27/09/2025 - 13:50

La photographe Adeline Rapon présente, du 30 septembre au 13 décembre 2025, son exposition « Pas si mal, n’est-ce pas, notre petite créole ? » à la Galerie La Véranda, au Tropiques Atrium (Fort-de-France). Le vernissage aura lieu le 29 septembre à 17h.

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En autoportraits, l’artiste revisite l’histoire de la représentation des femmes noires et antillaises. Elle rejoue des cartes postales coloniales, incarne des icônes telles que Jocelyne Béroard, Paulette Nardal ou Stéphanie St. Clair, et revisite des photographies célèbres, questionnant le regard figé que portent encore certains clichés.

Le parcours, conçu sous le commissariat d’Éline Gourgues, s’articule en quatre volets, des cartes postales coloniales rejouées par l’artiste elle-même, des clichés historiques revisités, une série d’icônes noires incarnées et enfin un dispositif mêlant mur de cartes postales et “boutique souvenir”, pour interroger la marchandisation de l’exotisme.

Un titre comme un manifeste

Le titre de l’exposition est issu d’une inscription manuscrite retrouvée sur une carte postale ancienne. Une phrase condescendante qui, pour Adeline Rapon, illustre l’objectification des femmes noires antillaises. L’artiste en détourne aujourd’hui le sens pour en faire un geste de résistance.

Ce n'est pas une phrase choisie au hasard. Elle était vraiment écrite sur une carte postale, que j’ai retrouvée et achetée. Derrière cela, il y a toute la question des archives : qui les possède, qui y a accès ? À l’époque, ces images étaient produites par des colons et des explorateurs. Aujourd’hui, elles appartiennent à des fondations privées. C’est un sujet profondément politique.

Avec ce travail, Adeline Rapon fait de l’autoportrait un moyen de réappropriation et d’émancipation. Elle oppose à l’histoire coloniale de la photographie une démarche critique et sensible, redonnant voix et dignité à ces figures anonymisées par le regard exotisant.

L’exposition « Pas si mal, n’est-ce pas, notre petite créole ? » invite ainsi à une réflexion sur la mémoire visuelle et les héritages coloniaux, tout en célébrant la puissance des femmes noires dans l’imaginaire collectif.

(Ré)écoutez l'entretien complet d'Adeline Rapon par Erika Govindoorazoo


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