Des « Héroïnes de la Caraïbe » exposées à Fort-de-France, y compris en 3D

Derniers jours pour découvrir l’exposition « Héroïnes de la Caraïbe » imaginée par l’association Van Lab.

Elle est visible physiquement à Fort-de-France, à l’espace C’Cyl’Arts, jusqu’à ce mardi 30 septembre. Mais il sera possible de continuer à voir les œuvres en réalité virtuelle au centre-ville foyalais, pendant encore quelques temps.

C’est l’originalité de cette exposition, comme l’explique Nicolas Félice, président et fondateur du premier Fab’Lab de Martinique.

On a voulu faire un parcours, pouvoir cheminer, permettre, par exemple, aux scolaires, de pouvoir revisiter la vile mais avec des sculptures qui font parfois 5-6 mètres et surtout prendre des photos, vidéos. Ça permet de voir la sculpture et ce qu’il y a autour différemment.

Pour cela, il suffit de scanner le QR Code sur les flyers de l’association, qui renvoie à une carte de la ville, avec les lieux où se trouvent les œuvres.

Cinq artistes engagées

Cinq artistes femmes (Linda Mitram, Jaddict, Stéphanie Destin, Shanon Magdalena et Gladys Gambie) ont travaillé autour des figures féminines caribéennes, lors d’une résidence d’artistes.

Plusieurs œuvres plastiques engagées (peinture, illustration, textile, collage, numérique…) ont été réalisées, mettant en lumière des récits de résilience, de transmission et de création de ces « héroïnes de la Caraïbe ».

Stéphanie Destin, artiste plasticienne, a choisi Lumina Sophie comme source d’inspiration.

Je suis Pilotine et donc Lumina Sophie a beaucoup œuvré à Rivière-Pilote, pendant l’insurrection du sud, donc c’est une figure qui m’a beaucoup inspirée. Je l’ai modélisée, c’est un travail numérique, elle a été par la suite imprimée avec une imprimante 3D. Donc elle a été par la suite imprimée en morceaux, assemblée, collée, usinée et peinte. C’est une sculpture qui fait 1m de haut, elle est noire et brandit un flambeau à base de bambou

Lynda Mitram, artiste photographe et artiste 3D pour l’occasion, s’est intéressée à Marie Sainte Dédée Bazile, dite « Défilée la folle », une révolutionnaire haïtienne, entre mythe et réalité.

C’était très intéressant de travailler sur les héroïnes de la Caraïbe, car elles sont très peu référencées, très peu documentées et très peu sourcées et du coup, très peu connues du grand public. On ne soupçonne pas le poids que les femmes ont eu dans les révoltes et révolutions, dans la Caraïbe pour la libération.

Concernant son œuvre, elle a d’abord travaillé le cadre – déformation de photographe oblige- avant d’y intégrer un personnage en 3D à partir de représentations remodélisées. Des conques de lambis sont suspendues, dans un cadre en cercle inspiré de « Vévé » pour « lui donner une certaine forme de divinité »

Et les conques de lambis, c’est pour rappeler ces appels à la révolte et la révolution dans notre diaspora

Les œuvres sont visibles en 3D à Fort-de-France à La Savane, à l’esplanade de la Tour Lumina, au Parc Floral, au Parvis du Grand Marché et à la rue Victor Sévère; grâce à un QR Code à scanner sur les réseaux sociaux de Van Lab Martinique.