« On s'est fait tirer dessus dans l'hélicoptère », raconte Alicia, rapatriée d'Haïti

C’est donc au Palais des Sports du Lamentin que les premiers ressortissants français mais aussi étrangers ont pris leurs quartiers. Certains pour quelques heures avant de repartir ce soir vers Paris, d'autres pour au moins une nuit, le temps de régler certaines formalités administratives.

Évacués d’Haïti par la France au cours de cette semaine, ils ont pu trouver un peu de répit depuis ce matin après avoir passé plusieurs jours en mer.

Face au chaos qui secoue Port-au-Prince depuis plusieurs semaines, le Quai d’Orsay a décidé de proposer une évacuation aux ressortissants français mais aussi étrangers.

Des hélicoptères militaires ont pris en charge 243 personnes entre le 24 et 26 mars avant de les transférer à bord de trois navires de la Marine nationale : le Tonnerre, le Ventôse et le Dumont d'Urville. 

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"On se pose des questions"

Ce matin, deux des trois navires sont arrivés à Fort-de-France. Les personnes à leur bord ont pu rejoindre le centre d'accueil mis à leur disposition pour quelques heures de repos.

Alicia, de nationalité française, travaillait dans l’humanitaire à Port-au-Prince. Elle raconte son périple :

Nous, on s'est fait tirer dessus, dans l'hélicoptère. Moi, j'étais vraiment là où il y avait la balle qui a atterri presque. C'est vrai qu'on se pose des questions: Pourquoi on fait ce genre de travail ? C'est vrai que justement, on a eu un petit à-coup sur le bateau. On s'est dit: On n'est quand même pas passé loin

 Elle ne réalise pas encore qu'elle a quitté la capitale haïtienne et son ambiance chaotique :

C'était assez l'aventure. On n'arrive pas encore à croire qu'on est arrivé. Il y a une semaine, on était encore à Port-au-Prince en train de se faire tirer dessus

Néanmoins, Alicia a l'intention de retourner en Haïti quand la situation le permettra :

Je suis obligée. C'est un peu mon travail. On ne peut pas aussi laisser les gens. Si on fait de l'humanitaire, on doit être là-bas pour aider. Mais après, c'est aussi juger le risque par rapport à nous. Quand est-ce qu'on peut retourner sans vraiment prendre le risque pour sa propre vie ? Donc, c'est plutôt ça 

Pour le moment le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères ne prévoit pas d'autres évacuations. Au début de la crise, le Quai d'Orsay estimait que 1100 ressortissants français se trouvaient en Haïti dont une grande partie de bi-nationaux.