Yann Céranton : “Les Guadeloupéens valent-ils moins que des migrants ?”

Par 22/08/2025 - 11:25 • Mis à jour le 22/08/2025 - 13:39

Après un an d’échanges vains avec le SMGEAG, le Kolektif Moun San Dlo qui regroupe des usagers de plusieurs quartiers des Abymes, ont décidé d’interpeller le préfet afin qu’il rétablisse d’une manière ou d’une autre le service.

    Yann Céranton : “Les Guadeloupéens valent-ils moins que des migrants ?”

La stratégie du collectif est simple. Revenir aux bases de la création du SMGEAG pour établir l’ordre des responsabilités. Et dans cet exercice, il lui a paru que l’État avait aussi pour mission de garantir le bon fonctionnement d’un service public. Par recours gracieux – dernière voie de médiation entre un citoyen et une administration - il a donc saisi le préfet, qui dans un délai de 15 jours, doit prendre les mesures nécessaires, avec le SMGEAG pour faire revenir l’eau dans la commune. Sinon, le Kolektif saisira lui-même le tribunal administratif comme l'explique Yann Céranton.

Nous en avons assez de marcher, de babiller. Cela fait un an que cela dure. Désormais, nous en venons à la loi. Et la loi dit que lorsqu’un service public dysfonctionne, on sollicite le tribunal administratif pour le mettre sous astreinte si nécessaire. Nous laissons 15 jours au préfet, ensuite, nous saisirons le tribunal administratif avec un référé liberté.

L’État responsable

Alors que d’autres collectifs ont choisi d’attaquer le SMGEAG au pénal, Kolektif Moun San Dlo, a choisi d’attaquer l’État en tant qu’entité gestionnaire du SMGEAG. Yann Céranton, son porte-parole du collectif estime qu’il ne doit pas se cacher.

L’État ne doit pas se défausser derrière la loi d’avril 2021, portée par Dominique Théophile et Justice Bénin, qui acte la création du SMGEAG. Lui aussi est responsable du syndicat, il finance ses actions, il est donc gestionnaire du fait de l’eau.

Le Kolektif se base sur des jurisprudences en France.

Des associations ont fait condamner des collectivités et l’État en les obligeant à fournir de l’eau potable à des gens qui étaient dans des camps de migrants. Les Guadeloupéens valent-ils moins que des migrants. Nous sommes Français et cette situation est insoutenable.

Certains quartiers sont privés d'eau depuis plusieurs mois, obligeant les usagers qui le peuvent à s'équiper de citernes.


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