Une publicité pour une application de rencontres adultères fait polémique
L’affiche placardée dans le métro parisien fait le tour des réseaux sociaux. « Contrairement à l’anti dépresseur, l’amant ne coute rien à la sécu », c’est ce qu’on peut lire sur cette publicité d’une application dédiée aux rencontres extra-conjugale. Elle a de quoi interpeler, mais aussi heurter, certains y voient une banalisation de la santé mentale et des associations douteuses.
L'adultère encouragée, décomplexée et affichée en grand comme un remède à la dépression et comme une prise de pouvoir des femmes.
Une banalisation de l’adultère et de la santé mentale
Sur ses réseaux sociaux, Natacha Nestor, présidente de l'association Femmes et police dans l'Égalité et la Diversité, s'en est indignée, car elle ne partage pas cet avis.
Quand on fait une publicité géante dans le métro ou ailleurs, sous les yeux d'enfants, d'adolescents, on banalise quelque chose qui détruit des vies de famille, qui abîme les repères. On parle en Guadeloupe de manque de repères, de perte des valeurs. Je ne dis pas qu'il faut censurer. Je crois qu'on a une responsabilité collective, celle de ne pas transformer la trahison en style de vie.
Elle y voit aussi une banalisation de la souffrance psychique.
Il y a des gens qui souffrent, qui se battent chaque jour contre la dépression, le burn out ou contre des pensées suicidaires et des adolescents, notamment. En Guadeloupe comme ailleurs, la santé mentale reste un sujet tabou. Et quand une publicité transforme cette réalité en un clin d'œil marketing, elle fait reculer la cause au lieu de la faire avancer. En dédramatisant à outrance, on dévalorise les symptômes.
Un féminisme trompeur
En plus de cela, cette application se vante d'être pensée par des femmes, prône redonner le pouvoir aux femmes à la recherche d'un amant près de chez soi ou à des milliers de kilomètres. Pour Natacha Nestor, c'est un leurre.
Cette publicité fait exactement ça : elle prétend célébrer la liberté féminine alors qu'elle la détourne. Elle fait croire à la femme qu'elle choisit. C'est une liberté sous contrôle, un rôle écrit à l'avance. Et moi, ce qui me dérange profondément, c'est qu'on appelle ça du féminisme.
Pour rappel, même si l'adultère a été dépénalisé par la loi de 1975, il peut être sanctionné civilement.
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