Un séminaire pour lever les tabous autour de la prostitution des mineurs

Par 01/10/2025 - 10:47 • Mis à jour le 01/10/2025 - 11:26

L'avènement des réseaux sociaux lève le voile sur un phénomène aussi dérangeant que dangereux, la prostitution des mineurs. Les institutions publiques, le Département en tête, doivent se préparer à la prévenir et à le prendre en charge. Pour poser les bases, un séminaire a été organisé, ce mardi (30 septembre) à la médiathèque du Lamentin.

    Un séminaire pour lever les tabous autour de la prostitution des mineurs

La prostitution des mineurs est un phénomène discret, mais qui prend de l’ampleur, notamment via les réseaux sociaux.  Dans le cadre du plan départemental de lutte contre l’exploitation, un nouveau dispositif de prévention, de repérage et de protection des mineurs victimes de violences sexuelles doit être déployé. Alexander Lagrancourt, sous-directeur pour la protection de l’enfance au Conseil départemental

C’est un phénomène méconnu et on a voulu que les Guadeloupéens prennent conscience de son importance. C'est un protocole qui a pour vocation de permettre de mieux appréhender, de mieux coordonner les différentes  activités entre les différents services de la Guadeloupe. On a honte, on n'ose pas trop en parler parce que c'est une île qui est petite, qui est délicate et dont on évite de stigmatiser une partie de la population. 

Prévenir et sanctionner

Pour la procureure de la République, Caroline Calbo, il est crucial d’aborder la question de manière globale

Les victimes sont vulnérables, économiquement ou affectivement. Parfois dans une hyper-sexualisation. L’objectif pour nous est de prévenir, mais aussi de sanctionner : ceux qui recourent à des prostitués mineurs et tous ceux qui en profitent. Il est important que les professionnels soient formés.

Le séminaire a également mis en lumière le rôle des nouvelles pratiques numériques. Selon la criminologue Gaëlle Compper, un tournant important a été pris après les années 2000.

À ce moment-là, on a commencé à voir apparaître les premiers cas. Ce n’est pas une prostitution de rue, mais dans des cercles relationnels. Cela passe sous les radars. L’autonomie des enfants sur Internet, la banalisation, la valorisation par la pop culture et la dimension économique y contribuent.

La rencontre a aussi été marquée par la diffusion d’un court-métrage de prévention réalisé par des lycéens, témoignant de l’implication des jeunes dans la lutte contre ce phénomène.


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

Tags