Textile : de plus en plus de Guadeloupéens se tournent vers la seconde main
Un Français jette chaque année 12 kg de textiles. Des vêtements et linges de maison neufs accumulés qui, tant bien que mal, finissent à la poubelle. Chez nous aussi, les habits que nous portons subissent dans la majorité des cas le même sort. Mais depuis la crise de 2020, de plus en plus de Guadeloupéens se tournent vers la seconde main, jusqu’à se laisser tenter par la friperie chic.
Nous sommes nombreux à jeter nos vêtements, une fois estimés bien trop vieux ou démodés pour être de nouveau portés. 12 kilos de textiles par habitant qui terminent à la poubelle chaque année en Guadeloupe. Un chiffre alarmant pour l'écologie, et le fait d’une consommation frénétique, encouragée par les grandes enseignes de Prêt-à-porter, selon l'analyse de Jean-Philippe Rilos, le directeur général chez Acise Insertion Environnement :
Je crois que l'industrie du textile est en partie responsable du gaspillage du textile parce qu'il y a beaucoup de productions qui sont indexées sur les tendances et sur la mode et pas sur le besoin primaire du public.
En Guadeloupe comme en Martinique, près de 2 000 tonnes de textiles sont importées chaque année. Mais alors, que faire pour freiner cette boulimie vestimentaire qui fait mal ? La crise de 2020 pourrait bien changer la donne.
L’essor des vides dressings
Depuis quelques années, de plus en plus de Guadeloupéens ont oublié le neuf pour se tourner vers la seconde main, comme nous l'explique David Echard, directeur de Guadeloupe Recycleries Solidaires.
Quand nous avons commencé, c'était plutôt les étrangers qui achetaient, qui ont l'habitude chez eux. Mais aujourd'hui, vraiment, on voit que la population guadeloupéenne adhère de plus en plus. Et c'est vrai qu’aussi, la crise joue pour beaucoup. Les gens changent de comportement au fur et à mesure, et changent d'opinion aussi.
Un changement de mentalité qui s'accompagne d'une montée en gamme, avec l'essor de ventes entre particuliers de vêtements déjà portés, comme en témoigne Jessica Campbell, qui organise ce week-end son premier vide dressing.
C'est devenu comme un incontournable. Et moi, je trouve ça plutôt bénéfique puisque ça permet également aux gens de trouver des vêtements uniques et de faire des économies et de trouver de belles pièces et de pouvoir se rencontrer avec des fashionistas.
Pour venir à bout du gaspillage vestimentaire, selon Jean-Philippe Rilos, la solution reste d’acheter des vêtements de meilleure qualité et d’avoir recours aux ressourceries pour espérer venir à bout de ce fléau.
Bon à savoir
Vous avez la possibilité de déposer vos produits usagés directement en magasin. C’est ce que prévoit la loi AGEC depuis trois ans. Elle concerne plusieurs objets du quotidien : les meubles, les jouets, les articles de sport et de loisirs, les articles de bricolage et de jardinage.
Ces objets peuvent ainsi être réparés pour avoir une deuxième vie ou seront sinon recyclés.
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