TRANCHES D'HISTOIRES - En 1966, le cyclone Inez dévastait la Guadeloupe.
Le 27 septembre 1966, la Guadeloupe est le premier territoire de la Caraibe à être touché par l’ouragan Inez. Une catastrophe naturelle qui laissera une quarantaine de victimes et des dégâts matériels considérables.
Le 15 septembre 1966, une perturbation voit le jour en Avrique centrale, au-dessus du Sahara.
En quelques jours, à mi-chemin entre le continent africain et les Petites Antilles, le phénomène est classé au rang de dépression tropicale. Il est suivi attentivement par les services météorologiques.
Le système, jusque-là resté de faible intensité semble se renforcer au fur et à mesure. C’est ce que confirme un survol des Hurricane Hunters. Ces derniers incitent le NHC, le National Hurricane Center, à lancer des alertes sur la tempête tropicale Inez (Inès en français), située alors, à environ 1 300 km à l'est de la Martinique.
Les météorologues ont raison de s’inquiéter car, les températures chaudes de l'eau agissent sur la tempête qui s’intensifie rapidement.
Petit à petit, une zone circulaire de convection se dessine en son centre. L’œil est né.
Le 26 septembre, Inez atteint le stade d’ouragan.
Le 27 septembre, alors que le cyclone approche les iles de Guadeloupe, ses vents atteignent les 195km/h ce qui en fait un ouragan de catégorie 3 sur l’échelle de Saffir-Simpson.
Inez, que les météorologistes américains qualifient alors de « micro-ouragan » à cause de sa structure caractéristique, petite et serrée, provoquera pourtant des dégâts considérables sur l’archipel guadeloupéen.
Le phénomène, puissant, a en effet suivi une course particulière : épargnant relativement une grande partie de la Grande-Terre, les rafales à 200 kms/ heure, suivies de pluies torrentielles ravagent la côte au vent de la Guadeloupe et submergent les quartiers populaires des bourgs et des villes.
La zone allant de Pointe-à-Pitre à Basse-Terre est la plus touchée.
Au lendemain du passage du cyclone, un bilan officiel fait état de 33 morts, dont 9 disparus en mer, de plusieurs centaines de blessés et de 15.000 sans-abris. Les équipements et l'économie sont durement touchés : les bâtiments publics sont hors d'usage, un peu partout les lignes électriques se sont effondrées.
C’est la désolation sur les exploitations agricoles : les bananeraies et les champs de canne ont été saccagés par les vents violents. Le monde agricole s’inquiète, lui qui se remet à peine de l’effondrement de la production laissé par l’ouragan Cléo, trois ans auparavant.
A l'orée de l'année 1967, les conséquences sociales du cyclone Cléo constituent un facteur aggravant de la condition des couches laborieuses de la population guadeloupéenne qui subissait déjà depuis le début de la décennie les effets de la crise de mutation.
Quelques jours après, le passage d’Inez, le 30 septembre 1966, en Martinique, le quotidien local France Antilles titre « la Guadeloupe déchiquetée par le cyclone Ines »
Deux jours après la catastrophe, le président de la République, Charles de Gaulle déclare l’ensemble des iles de Guadeloupe sinistrées.
Mais en attendant l’arrivée des secours, on déplore de nombreux pillages dans les épiceries. Le bilan des dommages laissé par le cyclone en Guadeloupe, est estimé à 2.5 milliards de francs de l’époque, soit 350 millions d'euros. A cette époque, l'ouragan Inez est considéré comme le plus meurtrier et le plus coûteux des ouragans que la Guadeloupe ait connu depuis le grand cyclone de 1928.
Après avoir ravagé la Guadeloupe, le cyclone poursuivra sa trajectoire au nord, semant chaos et désolation dans plusieurs îles comme en Haiti où l’on dénombre un millier de morts et plus de 60 000 sans-abris.
Source : Lameca, Wikipédia,
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