Précarité étudiante : en Guadeloupe près de deux tiers des étudiants finissent le mois avec moins de 50 euros
La précarité des étudiants en Guadeloupe est alarmante. Près des deux tiers d’entre eux survivent avec un reste à vivre inférieur à 50 € après avoir payé leur loyer. Un taux plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale. Face à cela, les initiatives solidaires se multiplient pour cette fin d’année.
Près de deux tiers des étudiants survivent avec moins de 50 euros, après avoir payé leur loyer. Un taux plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale.
Pour nombre d’entre eux, la fin du mois arrive dès le 15, et la réussite universitaire se paie par la privation. Aujourd'hui cette précarité a de réelles conséquences sur leurs conditions de vie et leur réussite académique. C’est le cas d’Allan Traoré, étudiant au campus de Fouillole. Pour s’en sortir, il doit faire des sacrifices :
Les coupures d'eau arrivent assez régulièrement, et quand il n’y en a pas les étudiants doivent acheter des bouteilles d'eau pour la vaisselle, les habits, également pour l'hygiène. À cause de cela, ils peuvent manquer certains cours et leurs activités à l'extérieur de l'université. On va prioriser ce qui est vital, et on va enlever le reste. Les livres vont passer à côté, les sorties, les transports, avant qu'on coupe sur l'alimentation et sur l'eau, qui eux, sont des produits vitaux qu'on peut difficilement enlever.
La solidarité remplace l’État
Face à cette précarité, les actions caritatives se multiplient, surtout en période de fêtes de fin d’année. Et les étudiants sont nombreux à survivre grâce à cela.
À l’image du Lions Club, situé à Jarry Houelbourg, qui a organisé un chanté nwèl solidaire pour récolter des denrées alimentaires pour venir en aide aux étudiants. À travers ce type d’actions de terrain, les associations découvrent parfois la réalité du quotidien des étudiants, que les chiffres ne disent pas toujours.
Valérie Bapaume, la secrétaire du Lions Club Jarry Houelbourg, travaille avec les étudiants depuis deux ans et demi. Elle a été particulièrement touchée par les témoignages de ces jeunes :
J'ai découvert qu'il y a des étudiants qui mangent une fois tous les deux jours. Au-delà d'une précarité d'enseignement, vous avez la précarité alimentaire qui est vraiment flagrante. On est tous conscients qu'au niveau des CROUS et des bailleurs, il y a des fois des problématiques, mais il s'avère que ça s'aggrave avec la contrainte de l'eau. Parce que les étudiants, dans leur budget, sont obligés de prévoir des bouteilles d'eau. Il existe effectivement des cuves sur le campus, mais elles ne sont pas suffisantes puisqu'on est à plus de 400 résidents. Ces jeunes adultes doivent choisir entre aller ou non en cours, lorsqu'ils n’ont pas eu l'occasion de laver leurs linges.
La précarité estudiantine n’est plus une exception mais un système qui interroge.
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