Monseigneur David Macaire s'exprime sur la crise
Monseigneur David Macaire soulève beaucoup de questions. Mais il apporte aussi quelques réponses. Celui qui dirige, encore pour quelques temps, l'Eglise, tant en en Guadeloupe qu'en Martinique, est bien placé pour s'exprimer sur une crise sociale qu'il maîtrise, lui l'enfant du pays, et qu'il évoque régulièrement lors de ses omélies à l'occasion de ses différentes interventions dans les diocèses des 2 régions.
"Quelle Parole pour aujourd'hui ? Quelle parole pour demain ? Comment comprendre et comment résoudre la crise ? Est-ce un nouveau cri de douleur et de panique, d’abandon et de détresse ? Est-ce un moment de violence passagère ? Une éruption sociale de plus avec des barrages, le déploiement des forces de l’ordre, des biens privés détruits, des larmes, du mal palé moun’, des coups de gueule et des coups de poings ?" Voilà les interrogations soulevés par celui qui suscite à chacune de ses interventions le respect et l'admiration tant l'homme d'église arrive à captiver son auditoire et à l'éclairer de sa réflexion souvent très pertinente.
"Faut-il se fixer sur les dommages collatéraux, les professionnels en difficultés, les enfants qui ratent l’école...?" s'interroge encore Monseigneur David Macaire qui reconnaît que le pays Guadeloupe comme le pays Martinique est en souffrance, en attente d’une parole, d’une action, d’une réponse. L'Archevêque de se demander : "Qui nous fera voir le bonheur ? Qui nous apportera la Paix ! ? Des coups de forces ? De grandes déclarations ? Des millions d’euros ? " Probablement rien de tout cela semble vouloir nous dire l'homme d'église qui a pris son temps pour observer, écouter et comprendre avant de s'exprimer.
S'adressant aux chrétiens, il leur dit "nous ne pouvons-nous contenter de formuler des indignations, certes légitimes, devant les violences et les exactions, et de proférer des commentaires à la remorque de l’esprit du temps. Aujourd’hui, plus que jamais, notre devoir de chrétien est de prendre le temps de « voir » et d’écouter avant de juger et d’agir !
N’ignorons pas que la souffrance qui s'exprime aujourd'hui démontre un désir profond de peuple de se sentir respecté. On ne peut ignorer, dans la gestion de cette crise, le sentiment d'être sans cesse méprisé par l'Histoire ancienne et récente et le besoin de reprendre confiance en la sincérité et la vérité dans le dialogue social. La délicatesse s'impose donc de part et d’autre, le dialogue surtout. Un dialogue avec tous, notamment entre nous, antillais, ajoute l'Archevêque, pour savoir vraiment ce que nous voulons et, en particulier, si la solution doit toujours venir d’ailleurs".
Monseigneur de conclure : "N'ayons pas peur ! Ne laissons donc pas la colère, l’amertume, le découragement prendre toute la place dans nos âmes." Et de bénir déjà tous ceux et toutes celles qui se rencontreront pour arracher les racines du malaise actuel et exprime son soutien aux bonnes volontés qui feront l’effort de tendre la main. Là est le chemin".
Un message qui appelle au dialogue, au bon sens et à la délicatesse. Son analyse :
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