Les obsèques de l’ex-championne d’athlétisme Marlène Canguio célébrées à Sainte-Rose

Marlène Canguio, l'une des plus grandes représentantes sportives de la Guadeloupe, est décédée il y a quelques jours à l'âge de 82 ans.

L’athlète, championne de France à plusieurs reprises, était la première Antillaise à avoir représenté la France aux Jeux Olympiques de Tokyo en 1964.

Elle a su faire briller sa discipline à l'international et a créé des vocations.

Cérémonie et obsèques

Vendredi soir (7 février) sa veillée s’est tenue dans sa commune d'origine, à Sainte-Rose.

Ses obsèques ont été célébrées hier matin (samedi 8 février).

Elles ont été précédées d'une cérémonie sur la place de la mairie en présence de ses proches, amis et d’élus.

Adrien Baron, l'édile en chef de Sainte-Rose, a évoqué « cette grande femme » :

C’est un moment émouvant, historique aussi. Et particulièrement poignant. Cette grande femme a marqué la Guadeloupe, mais bien évidemment Sainte-Rose, puisqu'elle est native de Sainte-Rose. C’était une femme discrète qui a fait son parcours sans bruit. Mais nous allons penser à elle pendant encore longtemps. Elle a eu un parcours exemplaire et elle a fait honneur aux Guadeloupéens. On n'a pas su la hisser au rang qu'elle méritait, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Ce qu'on n'a pas pu faire de son vivant, on le fera.

Le maire de Sainte-Rose envisage de nommer un bâtiment en sa mémoire :

Nous y réfléchissons. On a plusieurs bâtiments qui sont en cours de construction actuellement ou de rénovation et très prochainement, nous allons choisir. J'avoue que le stade, c'est une bonne idée puisqu'elle était sportive et nous sommes en train de refaire le stade en totalité, donc ça pourrait être une belle piste. Ou sinon, peut-être pourquoi pas une grande avenue à son nom ?

« Une grande championne »

Parmi ceux qui l'ont bien connue, l'ancien président de la ligue d'athlétisme de Guadeloupe, Ernest Daninthe, est revenu sur son parcours :

Elle était l’une des initiatrices de l'engagement dans l'athlétisme de beaucoup de jeunes de l'époque. Lorsque nous avons, nous enfants, vu Marlène Canguio aux Jeux olympiques de Tokyo, pour beaucoup d'entre nous, cela nous a incités à pratiquer de l'athlétisme et à s'engager à administrer cette ligue. Le souvenir de cette grande championne permettra de voir émerger en Guadeloupe de nouvelles de générations de grands athlètes qui donneront à la Guadeloupe des médailles et des médailles olympiques, mais qui surtout feront connaître la Guadeloupe, qui promotionneront la Guadeloupe sur la scène internationale. Une grande personnalité comme celle de Marlène Canguio, il n'y en a pas tout le temps. Raison de plus pour honorer aujourd'hui sa mémoire en espérant qu’elle sera, d'une manière imprescriptible, inscrite dans la vie et dans l'histoire de la Guadeloupe, l'histoire sportive, mais l'histoire tout court de la Guadeloupe.

« Un exemple »

Le conseil départemental était représenté à ces funérailles par la conseillère Isabelle Amireille-Jomie. Pour elle, Marlène Canguio restera un exemple :

C'est une fierté à l'échelle de la Guadeloupe et de la nation que nous accompagnons aujourd’hui. L'essentiel devra rester sur le souvenir que nous devrons faire perpétuer d'elle, puisque Marlène a été un exemple, un exemple de courage face à tout ce qu'elle a vécu dans sa brillante carrière. Et elle a su garder toute l'énergie et toute la fierté de son pays pour pouvoir arriver au bout. Sa résilience, sa discrétion ont fait d'elle une personne qui regardait la vie autrement et qui, au sein de son quartier, a continué à faire vivre cette solidarité guadeloupéenne en témoignant régulièrement de qui elle avait été. En cela, nous sommes fiers et nous lui témoignons notre respect. Et vraiment, nous la gratifions de tous nos remerciements.