Les longs délais de délivrance du permis de conduire définitif mettent en difficulté les jeunes conducteurs
Alors que le gouvernement a récemment annoncé une série de mesures pour faciliter l’accès à l’examen du permis de conduire en métropole, la situation en Guadeloupe révèle une autre réalité. Ce n'est pas l'examen sinon l’obtention du permis de conduire définitif qui pose problème.
En théorie, l’inscription à l’examen du permis de conduire devrait prendre environ trois semaines, et la fabrication du titre définitif, environ deux mois. Mais dans les faits, ces délais sont souvent dépassés.
Le Centre d’Expertise et de Ressources Titres (CERT) de Guadeloupe, en charge du traitement des demandes pour la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, fait face à un manque criant d’effectifs.
Cécile Vérin, formatrice d’enseignant de la conduite et présidente de Mobilians, alerte sur l’engorgement du système.
Nous n'avons pas assez d’effectifs, ce qui entraîne des retards importants. Dans certains cas, des dossiers ne sont même pas traités et tombent dans l’oubli. Il faut alors recommencer toute la procédure.
Administration sous pression
Une fois l'examen en poche, le candidat reçoit un certificat provisoire valable quatre mois. Ce document permet normalement de conduire dans l’attente de la réception du titre officiel. Mais les retards de production peuvent dépasser ce délai, plaçant certains conducteurs dans une situation précaire selon Cécile Vérin.
Au-delà des quatre mois, la personne peut se retrouver en pseudo-infraction sur la route
Du côté de la préfecture, on confirme la surcharge de travail. Selon Maurice Tubul, secrétaire général de la préfecture de Guadeloupe, environ 350 dossiers sont traités quotidiennement, par une équipe de seulement cinq agents dédiés aux permis de conduire.
Quand les demandes croissent, une organisation en polyvalence a été mise en place afin de renforcer temporairement les effectifs.
Des vérifications renforcées
Il faut dire que les équipes mènent un double travail car la délivrance ne va pas sans quelques recherches dédiées à débusquer les fraudes à l'examen théorique explique Maurice Tubul.
Nous devons vérifier qu’il n’y a pas eu de malversation, notamment à l’écrit.
Les services de l’État ont déjà recensé plus de 300 dossiers frauduleux pour la seule première moitié de l’année 2025. Si les mesures nationales visent principalement à raccourcir les délais pour passer l’examen, en Guadeloupe, c’est toute la chaîne de délivrance du titre qui semble en tension.
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