« Jusqu’à ce que la mort nous sépare » au cœur d’un ciné-débat engagé à Basse-Terre

Par 26/11/2025 - 13:21 • Mis à jour le 26/11/2025 - 13:26

Pour la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, la Maison des femmes a réuni, ce mardi (25 novembre), au cinéma D’Arbaud, associations et acteurs institutionnels autour d’un ciné-débat afin de renforcer la mobilisation contre les violences intrafamiliales.

    « Jusqu’à ce que la mort nous sépare » au cœur d’un ciné-débat engagé à Basse-Terre
Photos Pierre Emmanuel

Dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la Maison des femmes a organisé, ce mardi (25 novembre), un ciné-débat autour du film « Jusqu'à ce que la mort nous sépare », de la réalisatrice, Stéphanie James.

La projection a eu lieu au cinéma D'Arbaud, à Basse-Terre, à l'initiative du conseil départemental, en présence d’Aude Luque, coordonnatrice interministérielle pour l'égalité entre les femmes et les hommes en Outre-mer.

Des associations et des professionnels qui luttent contre ce fléau, qui touche tous les milieux et de plus en plus de familles, étaient également au rendez-vous.

La projection a été suivie d'une conférence-débat autour des violences intrafamiliales et, notamment, les violences faites aux femmes.

« Travailler tous ensemble »

Pour Aude Luque, il reste encore beaucoup de travail à faire au vu des derniers chiffres, « inquiétants », qui sont parus. Mais ça veut dire aussi, note-t-elle, qu’il y a une libération de la parole.

Aujourd’hui, on a mis en place un certain nombre de choses qui permettent aux femmes d'aller déposer plainte de manière anonyme, par exemple à l'hôpital ou dans des structures comme la Maison des femmes. Il est important que tous ensemble, on puisse couvrir tous les champs et faire en sorte que les femmes puissent avoir des réponses, se sentir protégés, se reconstruire et envisager la suite alors qu'il y a eu beaucoup de douleur. Le mieux qu'on puisse faire aujourd'hui, c'est qu'il y ait beaucoup de travail en commun entre la santé, la justice, l'Education nationale, les services de l'État, la police, la gendarmerie, les associations, les collectivités territoriales. Je crois qu’il y a une vraie volonté de faire de l'interservices au niveau local. Et je crois que c'est cette déclinaison qui pourrait faire en sorte que les dispositifs soient encore plus efficaces.

« Tous concernés »

Pour le conseil départemental, l'initiative prise, ce mardi, entre dans une logique fondamentale de protection de l'enfance, de la famille et de la jeunesse.

Lucie Tetahiotupa, directrice générale adjointe en charge de ce service au sein de la collectivité, a noté que les hommes n’étaient très nombreux dans la salle, alors que c’est un sujet qui concerne tout le monde.

C'est une question qui concerne toute la société. Les femmes sont majoritaires dans la salle parce que, malheureusement, on pense souvent que les violences faites aux femmes, c'est un problème de femmes. Or non, les femmes sont victimes de violences, mais les auteurs sont souvent des hommes. Dans plus de 80 % des cas. C'est aussi une question d'hommes.

Des hommes étaient toutefois présents dans la salle.

Monseigneur Guiougou est là, ainsi que des présidents d'association de lutte contre les violences conjugales.

« Accompagner la reconstruction »

Parmi les intervenants, Hélène Hippon, coach spécialiste en neurosciences appliquées, praticienne en thérapie brève, a évoqué le suivi des victimes de violences intrafamiliales.

A toutes ces femmes victimes de violences, je leur dis simplement poussez la porte, demandez de l'aide et passez à l'action. Ce que nous pouvons faire pour toutes les victimes qui souffrent - femmes, hommes, enfants - c'est leur tendre la main et surtout tendre une oreille bienveillante avec de la compassion. La compassion, ce n'est pas simplement de la bienveillance. Cette confiance intérieure va favoriser le parcours de guérison et de reconstruction. La durée du suivi dépend de l'intensité du traumatisme, des lésions que cela a provoqué au cerveau, au niveau du système nerveux. Et c'est pour ça que parfois, les femmes sont aussi suivies par le milieu médical. C’est toute une équipe qui accompagne la reconstruction d'une femme qui a été victime de violences, ainsi que les enfants.


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

Tags