Insécurité routière : « Imaginez que ce soit 30 de vos proches »

Par 14/09/2023 - 11:39 • Mis à jour le 14/09/2023 - 11:41

Ce 13 septembre, dans le magazine « Le Décryptage du Mercredi », il était question de l’insécurité routière. Quelles sont les causes de ce manque de sécurité ? Que faire pour l’enrayer ? Voici ce qu’il ne fallait pas manquer.

    Insécurité routière : « Imaginez que ce soit 30 de vos proches »

Déjà 30 morts sur nos routes depuis le début de l’année en Guadeloupe. Les causes sont nombreuses, d’abord l’alcool, des causes indéterminées, l’inattention, des changements de file ou encore la vitesse excessive … Un vrai fléau dont nos invités se sont accordés à dire qu’il fallait que les usagers de la route revoient leur comportement. Bien souvent, c’est l’état de la route qui est pointé du doigt, mais pour Sully Pandolf, directeur de Routes de Guadeloupe, ce n’est pas que cela.

Il n’y a pas que l’état de la route, aucun lieu n’est sûr si on n’a pas un comportement adapté. Il me semble qu’on doit adapter sa conduite en fonction de l‘état de la route. On a un réseau routier qui est dans un état que je dirais convenable.

Un avis que partage Elodie Mombrun, experte en prévention routière, présidente de M.O.LOC, centre de formation en écoconduite et à la gestion du risque routier :

On a souvent tendance à mettre en avant des causes extérieures. Cela va être la route, la lumière, la pluie, la voiture, mais c’est rarement soi. De plus en plus ressort le téléphone ce n’est déjà pas mal, donc on commence à mettre en avant qu’il y a un problème avec l’être humain.

Pour Lomi Boisdur, président de l'Union des motards et vice-président de l'association des motards du Nord Basse-Terre, l’état des routes est quand même à prendre en compte :

Je rejoins en partie ceux qui ont parlé de l'état des routes. Nous qui sommes à moto, on le ressent assez souvent, les routes sont un peu bosselées. Dans le nord ce n’est pas évident de rouler à moto c’est qu’il faut adapter sa conduite, car sinon il y aurait plus d’accidentés que cela. Il faut jouer beaucoup sur la conscience. Je pense vraiment qu’il faut réfléchir, quand on part le matin, il faut penser à revenir et donc partager la route et ne pas penser qu’elle nous appartient et que l’on fait ce que l’on veut.

"C'est le jour où toute ma vie a basculé"

Car la route devient dangereuse quand les conducteurs ne prêtent plus attention à leur conduite comme le rappelle Elodie Mombrun : « On ne réfléchit plus à comment on passe les vitesses, ou comment on conduit, c’est devenu automatique donc on se permet de faire autre chose au volant sauf qu’on oublie cette prise de conscience.

Pour Mélinda, victime d’un accident de la route il y a 9 ans de cela, c’est un chauffard alcoolisé au comportement dangereux qui a fait sa vie basculer.

Alors qu’elle était à deux roues avec son compagnon, ils ont été violemment percutés et il y a perdu la vie, quand elle a dû faire face à de nombreuses opérations, dont des greffes de peaux et l’amputation de deux orteils. Aujourd’hui âgée de 31 ans, elle nous a apporté son témoignage :

Pour une meilleure prise de conscience 

Il y a du travail à faire quant aux comportements des automobilistes. Notamment « pour mettre à jour les connaissances des conducteurs et se rappeler que le temps de réaction existe, que le cerveau a la capacité de détecter trois informations, mais pas plus » rappeler Elodie Mombrun. D’où la nécessité de rester concentrer sur la route et de ne pas se laisser tenter par des choses qui détournent notre attention.

Lomi Boisdur a lui plaidé pour la mise en place d’une formation postpermis quelques années après obtention de ce précieux sésame. Une façon de faire un rappel et de vérifier que toutes les connaissances nécessaires sont toujours bien intégrées chez les conducteurs.

Enfin, tout au long de l’émission c’est bien la prise de conscience de la population qui ressort. En ce sens il faudrait multiplier encore les messages de sensibilisation, mais plus que sensibiliser, il faut « agir » pour Mélinda, victime d’un accident de la route. Seules des actions concrètes pourraient laisser espérer un changement. Et éventuellement des actions ciblées comme l’évoque cet internaute pour qui il faudrait orienter la sensibilisation à destination des hommes le plus souvent responsables des comportements dangereux et des accidents de la circulation.

 

Elodie Mombrun :

30 morts depuis le début de l’année, prenez 30 contacts de votre répertoire et supprimez-les, imaginez que ce soit 30 de vos proches, si vous l’imaginez peut-être que ça vous atteindra un peu plus.

Et n’oublions pas, comme l’a rappelé Sully Pandolf, « la route se partage ». Il faut donc conduire pour soi, mais aussi pour les autres.


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