En pleine visite politique de Gérald Darmanin, un syndicat de police s’alarme de la flambée de violence en Guadeloupe
Le syndicat Alliance Police Nationale de Guadeloupe lance un nouveau pavé dans la marre, estimant, en dehors des opérations d’affichage sur le terrain, que policiers n’ont pas les moyens de lutter face à la gravité de la délinquance sur le territoire.
Cela fait plusieurs années que les policiers s’inquiètent de la circulation des armes en Guadeloupe et de l’explosion de la délinquance. Ce week-end, cinq personnes ont été blessées par balle en divers lieux. Un jeune de 23 ans, touché à la tête à la Cour Zamia, n’a pas survécu.
Hier soir encore (4 septembre), un homme de 30 ans a été grièvement blessé par une arme à feu au Gosier et retrouvé dans son véhicule avec une plaie hémorragique.
« L’actualité nous donne tristement raison ! Les faits-divers de ce week-end mettent malheureusement, de nouveau, en évidence la gravité de la situation », réagit Claude Jeannay, secrétaire local du syndicat Alliance, indiquant tirer la sonnette d’alarme depuis plus de deux ans à ce sujet.
Agressions, homicides par armes à feu, nombreux sont ces faits qui ont un dénominateur commun : la circulation des armes en Guadeloupe
Alors que Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur et des outre-mer est en Guadeloupe pour une visite politique et devrait revenir en octobre en déplacement officiel, Alliance regrette un « fatalisme ambiant et peu de réactions des autorités et pouvoirs publics » alors que les indicateurs de la délinquance sont en hausse, selon le dernier rapport sur les statistiques de la délinquance paru en juillet.
La création d'un groupe de recherche et d’investigation
Le syndicat, qui rappelle avoir déjà alerté le procureur de la République et diverses autorités, réitère ses demandes de création d’un groupe de travail spécifique « pour dresser des propositions tangibles afin d’endiguer ce fléau ».
Il propose également la création d’un groupe de recherche et d’investigation (GRI) pour traiter la délinquance spécialisée dans le cadre de la lutte contre le trafic d’armes sous l’autorité du parquet.
« L’heure n’est plus au bilan » mais « à la mise en place de plan d’actions concrètes, de moyens policiers adaptés à la situation et pérennes », tonne Alliance.
Ce week-end déjà, suite à la série de fusillades, le sénateur Victorin Lurel, en campagne des sénatoriales, avait réagi, interpellant le ministre.
Dans un communiqué, il demande le renforcement sans délai de la Compagnie départementale d’intervention (CDI) en portant ses effectifs de 40 à 120 agents. Mais aussi un meilleur contrôle aux frontières, sur terre comme sur mer, ainsi qu’une meilleure coopération judiciaire dans la zone Caraïbe et une révision de la doctrine du maintien de l’ordre dans l’archipel.
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