[EAU SECOURS] Capesterre-Belle-Eau ne sort pas des difficultés d'approvisionnement en eau potable
Avec ses nombreuses rivières et ses cinq captages d’eau, Capesterre-Belle-Eau pourrait apparaître comme une commune naturellement préservée des pénuries. Pourtant, la réalité est tout autre. Depuis plusieurs années, les habitants font régulièrement face à des coupures, des tours d’eau et des baisses de pression, si bien que l'eau qui devait couler à flot, reste absente des robinets.
Cette situation paradoxale s’inscrit dans un contexte plus large de difficultés d’alimentation en eau potable en Guadeloupe. Selon Alain Léon, conseiller municipal de Capesterre-Belle-Eau, vice-président de la communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbes et membre du bureau du SMGEAG, cette pénurie qui impacte durement la vie des administrés est le résultat d'une série de facteurs parmi lesquels la disparition de la régie locale au profit de l'actuel syndicat unique.
Des travaux sans grand effet
Pourtant, ces dernières années, plusieurs travaux ont pourtant été réalisés sur la commune. Des réservoirs ont été installés, notamment dans les secteurs de Moulin à Eau et de Routiers, et environ quinze kilomètres de réseaux ont été renouvelés. À Îlet-Pérou, la mise en service d’un surpresseur a permis d’améliorer l’alimentation en eau d’environ 200 familles, après plus d’une décennie de difficultés. Un autre surpresseur a également été installé à la Kassaverie, dans une cité récemment intégrée au réseau.
Malgré ces investissements, les problèmes persistent dans plusieurs quartiers comme l'explique Alain Léon.
Le gros souci de Capesterre actuellement, c’est le bourg avec les cités 1, 2, 3 Fromager, Saint-Denis, la Plaine aussi. Dans ces secteurs, les habitants subissent encore des tours d’eau toutes les 24 heures, et les réseaux sont encore sous tension.
Des travaux de réhabilitation sont programmés dans le cadre du plan pluriannuel d’investissement. Ils devraient débuter au premier trimestre 2026, avec pour objectif de mettre fin à ces rotations d’eau.
Le réseau, datant pour l’essentiel des années 1960, n’est aujourd’hui plus adapté à l’évolution de la population et à l’urbanisation de la commune, qui compte désormais près de 10 000 abonnés.
Un service mis à mal
Une autre inquiétude vient s’ajouter aux difficultés techniques : la possible fermeture de l’accueil clientèle de l’eau à Capesterre-Belle-Eau. Une perspective que redoute l’élu.
Il est prévu de fermer l’accueil clientèle à Capesterre-Belle-Eau. Comment ces personnes vont payer ? On va leur dire d’aller à Petit-Bourg ou à Basse-Terre, mais en majorité ce sont des personnes âgées, parfois peu à l’aise avec les outils informatiques. Ce serait très compliqué pour elles. Je pense que c'est une très mauvaise décision.
Le rétablissement d'une qualité de service à Capesterre-Belle-Eau est, sans doute, l'un des défis majeurs des prochaines années. C'est la seule voie vers un accès stable et équitable à l’eau potable pour des usagers qui souffrent depuis plusieurs années.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.






