Deux conférences organisées, autour des troubles de l’autisme au Mémorial ACTe
Les 27 et 28 octobre, l’association Tous en Bleus organise deux conférences au Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre. Objectif : mieux comprendre et reconnaître la douleur chez les personnes autistes, un phénomène encore trop souvent ignoré par les familles comme par les professionnels de santé.
La douleur chez les personnes autistes reste difficile à évaluer. Absence de verbalisation, comportements inhabituels, réactions agressives ou auto-agressives… Autant de signes qui passent parfois inaperçus, ce qui retarde la prise en charge et peuvent aggraver les troubles.
Les conférences de ce lundi 27 et mardi 28 octobre de 19h à 21h, parrainées par le professeur Djéa Saravane, psychiatre et spécialiste des soins somatiques en santé mentale, visent à combler ce manque de compréhension. Elles seront organisées au Mémorial ACTe, à Pointe-à-Pitre.
Mieux répondre aux besoins
Pour Karina Petit, présidente de Tous en Bleus, l’enjeu est avant tout de sensibiliser et de fédérer les acteurs autour d’une meilleure prise en charge.
Ce que nous espérons, c'est une sensibilisation des professionnels et plus largement du grand public. Sensibilisation sur l'impact de la douleur ou d'un trouble somatique sur tout le fonctionnement d'une personne ayant des troubles du spectre de l'autisme. L'objectif étant d'améliorer la détection et l'évaluation ainsi que la prise en charge de la douleur pour limiter l'aggravation de la situation. Donc, il faut former les professionnels de santé dans la prise en charge de la personne autiste. On souhaite également créer un réseau sur le territoire afin que les personnes formées et répertoriées puissent orienter correctement les personnes.
Une démarche essentielle pour éviter les diagnostics erronés et garantir une écoute adaptée aux besoins spécifiques des personnes autistes.
La douleur s’exprime souvent autrement
Le professeur Djéa Saravane rappelle que la douleur chez les personnes autistes ne s’exprime pas toujours de manière classique.
L'expression chez eux, c'est l'agressivité. Essentiellement, l'hétéroagressivité vis-à-vis de la personne qu'il connaît, surtout lorsque ces personnes autistes n'ont pas de langage. Comme ils souffrent, ils vont aller taper sur les gens qu'ils connaissent. Après, il y a une deuxième expression: la douleur. Donc ça passe par l'auto-agression, c'est-à-dire l'auto-mutilation.
Ces comportements sont parfois interprétés à tort comme de la provocation. À travers ces deux journées d’échanges, Tous en Bleus vise à amorcer une prise de conscience.
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