Des murs neufs, mais un service défaillant, plongée dans la galère du guichet unique de la sous-préfecture
L'un des bâtiments mythiques du pourtour de la Place de la Victoire est flambant neuf. La Sous-Préfecture, fermée depuis plusieurs mois, est désormais ouverte au public après avec été remise aux normes parasismiques. En revanche, elle renoue avec ses dysfonctionnements malgré une organisation qui devait améliorer le service.
Elle est de retour. La longue file d'attente faite d'hommes, de femmes et d'enfants étrangers venus compléter leurs formalités administratives. Cette foule n'a que faire des murs flambants neufs, tout ce qu'elle voit c'est la trop longue attente et le manque de réponse des services français. Les enfants pleurent, les adultes crient, et les agents, eux, doivent gérer, au mieux, toute cette frustration.
Mais c'est compliqué, car en face, il y a des gens qui attendent depuis parfois 6 mois le renouvellement d'un titre de séjour. C'est le cas d'une dame qui tentent de se faire entendre par-dessus les pleurs d'un bébé.
Depuis mars, j'ai complété tous les documents pour le renouvellement de ma carte de séjour, mais à chaque fois que je suis venue, je n'ai eu aucune réponse, personne ne me reçoit. Sur le site, rien n'est à jour et il n'y a pas une ligne téléphonique qui me permettrait d'entrer en contact avec un humain.
Impact sur l'activité professionnelle
Or, pour certains, ce renouvellement est une question vitale. Sur le territoire français, le titre de séjour conditionne l'accès à l'emploi. Son expiration entraîne souvent une rupture ou une suspension du contrat de travail. Koffi Amoussou vit en Guadeloupe et est employé à l'Université des Antilles, sur le site de Saint-Claude. C'est la 2e fois qu'il doit réaliser le renouvellement de son titre de séjour, et c'est la 2e fois que son emploi est en danger.
La première fois, c'est mon doyen qui a dû intervenir pour faire avancer le dossier. Cette fois, pour un titre devant expirer en août 2025, j'ai commencé mes démarches en juin 2025. Depuis je galère, le mieux que j'ai obtenu, c'est une prolongation de l'instruction du dossier, mais désormais, j'ai besoin du titre, car les ressources humaines de l'Université m'ont averti que si mon titre n'était pas valable en novembre 2025, ma paie serait suspendue. Or, je suis père de famille et j'ai des responsabilités.
Plus loin, un père se bat pour obtenir une carte de circulation afin que son enfant, joueur de foot et mineur puisse continuer d'évoluer dans l'Hexagone, mais depuis plusieurs mois, il est sans réponse.
J'ai tout fait. J'ai demandé des rendez-vous, j'ai fait des courriers, je n'ai jamais eu de réponse. Mon fils doit poursuivre ses études, on l'appelle à Rennes et à Montpellier, mais il ne peut pas bouger tant qu'il n'a pas cette carte car il n'a que 17 ans.
Cette expérience négative n'est pas propre à la Guadeloupe, dans l'Hexagone aussi, les étrangers ont le plus grand mal à faire boucler leurs démarches administratives. Et les choses ne risquent pas de s'améliorer. L'ancien ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a durci les conditions pour rester au long terme en France. Le 1er janvier 2026, elle sera conditionnée à la réussite d'un test sur l'Histoire de France et les droits civiques.
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