La mobilisation contre la vie chère commence à s’organiser en Guadeloupe
Mardi soir (8 octobre), quelques dizaines d’entrepreneurs et d’acteurs de l’économie ont répondu à l’invitation lancée conjointement par l’antenne locale du RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens) et le mouvement « Moun Gwadloup ».
Au cours de cette soirée d’échanges, la réflexion a notamment porté sur les différents moyens d’agir pour lutter contre la vie chère en Guadeloupe. Boycott, blocage, ou création d’une nouvelle centrale d’achat ont notamment été évoqués.
Des délégations
À la fin de la réunion, des délégations ont été formées pour tenter de rallier de grands secteurs économiques à la cause comme le BTP, les marins pécheurs, les organisations socio-professionnelles et patronales. Mercedes Platon, présidente du RPPRAC Guadeloupe, rappelle pourquoi la mobilisation est nécessaire :
La cherté de la vie, c'est un problème qui touche tout le monde, du plus grand au plus petit. Personne n'est à l'écart de cet accroissement de prix qui sévit dans nos départements depuis déjà 15 ans. On leur a donné 15 ans. Aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a une arnaque, un crime qui est commis. Il faut l'appeler un crime parce que c'en est un, en fait. Au détriment de la population, de la malnutrition parce qu'on ne peut pas s'alimenter à sa faim, parce que c'est trop cher.
Cette rencontre a permis de nouer le contact avec des volontaires prêts à s’investir dans la lutte même si aucune forme n’a été arrêtée.
Nous formons des délégations. D'ailleurs, nous avons pris ce soir des numéros, des personnes qui se portent volontaires pour intervenir auprès de chaque acteur social, puisque tout chef d'entreprise reste un acteur social de la société. Nous allons à la rencontre de ces acteurs sociaux pour pouvoir échanger avec eux et savoir quelle est la stratégie efficace et déterminante à adopter pour qu'on ait une vie normale.
Un nouveau modèle de mobilisation ?
Ludovic Tolassy, porte-parole de Moun Gwadloup et du RPPRAC, revient sur la vision partagée que cette mobilisation devrait avoir :
Cette réunion c'était pour faire quelque chose où on soit dans la transparence aussi dans notre communication, montrer que par rapport à ce qui se passe en Martinique on commence à nous organiser et puis trouver un tronc commun, parce que je vois que tous les entrepreneurs ont des soucis qui sont propres à eux, mais trouver un tronc commun pour pouvoir lutter contre la vie chère. En fait, on était dans un système démocratique, comme vous l'avez vu, tout le monde a pris la parole. Certes, il va falloir mettre une pression.
Il ne souhaite pas retomber dans les travers du dernier mouvement social d’ampleur avec les barrages et les dérives de 2021.
Certes, il va falloir prendre à un certain moment certaines mesures pour pouvoir pour pouvoir bloquer les choses, mais que ça ne se passe pas comme en 2021 ou comme dans les années, ou que ce soient les jeunes qui se retrouvent dans la rue à se battre, à lancer des cailloux, à se retrouver au tribunal comme ce matin. Et qu'on se retrouve aussi avec des personnes qui vont se retrouver à justifier du manquement de l'état dans la gestion de notre île. C'est-à-dire que là, on veut arriver d'une manière intelligente à bloquer un système. On va voir avec les différents acteurs, que ce soit transport, BTP, acteurs économiques, et que nous, en tant qu'entrepreneurs guadeloupéens, qu'on prenne nos responsabilités d'homme pour pouvoir trouver des solutions.
Ludovic Tolassy a d’ailleurs déploré la répression mise en place en Martinique qui selon lui favorise « l’explosion » alors que les problématiques points du doigt devraient selon lui se régler avec les élus et les acteurs économiques.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.