Le diabète impacte aussi la santé mentale
À l’occasion de la Journée mondiale du diabète, ce 14 novembre, l’AUDRA (Association pour l’Utilisation du Rein Artificiel) et l’association Akadé Sik é Sik organisent ce vendredi matin jusqu'à midi. Au-delà du bilan glycémique, les deux associations souhaitent mettre en lumière une dimension encore trop rarement abordée : la santé mentale des personnes vivant avec un diabète.
En Guadeloupe, la maladie touche 11,7 % de la population, un taux parmi les plus élevés de France. Si les risques cardiovasculaires ou rénaux sont bien connus, la détresse psychologique que peut provoquer le diabète l’est beaucoup moins.
Stress, anxiété, sentiment d’échec, isolement : la charge mentale liée à la gestion quotidienne de la maladie pèse lourd. Cette année, la thématique retenue est sans équivoque : "Diabète et santé mentale : comprendre le lien pour agir".
Diabète et santé mentale altérée
Pour le docteur Fritz-Line Velayoudom, maître de conférences à l’Université des Antilles et cheffe du service de diabétologie-endocrinologie du CHU de Guadeloupe, il est indispensable de replacer la santé mentale au cœur de la prise en charge.
Elle explique :
Les personnes qui vivent avec un diabète ne sont pas épargnées par les problématiques de santé mentale. Elles doivent gérer leur traitement, leur alimentation, surveiller leur taux de sucre, effectuer leurs bilans médicaux… Tout cela génère du stress. Une enquête montre que plus de 90% des personnes ayant un diabète présentent une santé mentale altérée. On oublie souvent d’aborder cette dimension.
Selon elle, cette journée doit permettre d’informer, de rassurer et d’orienter les patients vers les dispositifs d’accompagnement existants.
Quels signaux d'alerte ?
La santé mentale fragilisée peut se manifester par des symptômes que l’entourage est souvent le premier à remarquer. Le docteur Velayoudom détaille les signaux qui doivent conduire à consulter.
Les premiers signes sont une perte d’intérêt pour les activités du quotidien : faire son lit, cuisiner, gérer les tâches simples. On observe aussi une tristesse persistante, des troubles du sommeil, des difficultés de concentration.
Parfois, l’inquiétude se loge dans des comportements excessifs.
Certains vont mesurer leur glycémie de façon compulsive ou appliquer des restrictions alimentaires sévères. On peut voir apparaître de véritables troubles du comportement alimentaire.
Dans ces situations, le rôle de la famille est essentiel : elle doit alerter le médecin traitant, qui pourra orienter vers des professionnels adaptés.
Les associations souhaitent briser le silence autour de la détresse vécue par de nombreux patients et rappeler qu’un diabète bien pris en charge passe autant par un suivi médical que par une attention portée au bien-être psychologique.
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