La collaboration pour accélérer la recherche en santé en Guadeloupe

Hier ont débuté les cinquièmes journées recherche en santé. À l'initiative du CHU de la Guadeloupe, pendant deux jours, dans un hôtel du Gosier, l'ensemble de la communauté médicale, hospitalière et universitaire ainsi que des collectivités, industriels, et financeurs échangent pour montrer la transversalité de la recherche, son utilité et son importance pour la santé.

Cette année, la thématique porte sur “la recherche collaborative”. L'objectif est d'accentuer les collaborations pour intensifier le développement de la recherche en santé notamment dans la mise en place du protocole de prise en charge de la drépanocytose.

"La recherche est indispensable dans ce domaine", rappelle le docteur Maryse Etienne-Julan, chef de service de l'unité transversale de la drépanocytose au CHU et coordonnatrice du centre de référence Antilles Guyane de la drépanocytose. "C'est une maladie fréquente, grave mais surtout on n'a pas compris pourquoi elle était si différente d'un patient à un autre", explique la spécialiste. "Si on veut prendre en charge correctement cette maladie il faut comprendre ces mécanismes et ce qui la rend aussi variable pour développer des traitements adaptés", insiste Maryse Etienne-Julan.

Pour y arriver, "il faut poursuivre le développement de la recherche et des partenariats".

Recherche encadrée

L'avancée efficace de la recherche passe par le respect de règles précises. "Il y a un certain nombre de réglementation notamment tout ce qui touche aux expérimentations. Cela s'inscrit dans des cadres très particuliers", prévient Eric Guyader, directeur général du CHU de la Guadeloupe. "Nous sommes extrêmement vigilants sur l'application des normes", ajoute-t-il.

L'autre facteur fondamental dans la progression de la recherche, c'est le financement. "Il y a des fonds qui viennent de l'Etat qui sont apportés pour développer la recherche", précise Eric Guyader. "Il nous appartient aussi de développer la recherche en s'appuyant sur les collectivités territoriales et bien évidemment c'est important de développer cette dynamique", poursuit le directeur général du CHU.

Comparer

Les champs de la recherche en santé sont nombreux. Lors de ces journées, les participants auront par exemple à se pencher sur la comparaison du parcours de soins des personnes âgées prise en charge en famille d'accueil et en EHPAD en Guadeloupe.

Un domaine majeur puisque en 2030, la proportion de personnes âgées de plus de 65 ans pourrait atteindre 28% de la population sur notre territoire.

"On a une spécificité ultramarine, ce sont les familles d'accueil. Depuis 2018, on a un financement du département de la Guadeloupe pour travailler sur cette alternative à l'hébergement des personnes âgées qui ne peuvent plus vivre à domicile", explique le professeur Maturin Tabue-Teguo, chef de pôle de gériatrie au CHU de la Martinique et coordonnateur de la spécialité en gériatrie à l'Université des Antilles. "Ce projet est couplé à celui des personnes qui vivent en Ehpad pour pouvoir voir si la famille d'accueil est une vraie alternative car vivre à domicile est beaucoup plus favorable et mieux vu par les personnes âgées", précise-t-il.

Ce projet innovant "fait l'objet d'un doctorat d'université en cours". "Nous commençons à valoriser les premiers résultats", assure le professeur.