L'ARS tente de désamorcer la polémique sur l'absence de variants en Guadeloupe
Cela fait suite à une annonce ce samedi du collectif Sentinelles Guadeloupe affirmant que les données de Santé Publique France ne mettaient pas en évidence la présence de variants dans le département. L'ARS a tenu à clarifier la procédure d'analyse et de remontée des données ce dimanche et confirme que des variants circulent bien sur le territoire guadeloupéen.
C'est une vidéo publiée par nos confrères de Canal 10 qui a mis le feu aux poudres ce samedi. En marge de la mobilisation contre le port du masque à l'école, le collectif Sentinelles, par la voix d'Eric Coriolan, a annoncé que les autorités locales mentaient sur la présence du variant en Guadeloupe en se fondant sur le dernier rapport de Santé Publique France. Le collectif a même réclamé la démission de Valérie Denux à la lumière de cette "révélation". Relayé par la chaîne de télé locale sur Facebook et YouTube, l'interview d'un des membres du collectif a fait le buzz sur les réseaux sociaux.
Au lendemain de cet emballement numérique, l'Agence régionale de Santé a donc tenu à clarifier la situation dans un communiqué publié ce dimanche. Elle explique qu'il existe "un décalage entre les données suivies au jour le jour et celles inscrites dans les documents et sur les bases de données nationales de Santé Publique France".
Pourquoi c'est faux?
Le collectif Sentinelles a en fait tronqué l'information du rapport de Santé Publique France en n'utilisant uniquement une des parties du document, relayé par ailleurs par Canal 10, qui stipule qu'en Guadeloupe "le faible effectif PCR de criblage ne permet pas de faire apparaitre les indicateurs", précisant que les données sont "non-consolidées" et ajoutant qu' "aucun autre variant n'a été détecté jusqu'à ce jour en Guadeloupe". Le terme "autre" prenant tout son sens puisqu'il est rapporté à la présence, en revanche, du variant anglais.
En effet, en introduction, Santé Publique France écrit clairement qu'il existe une "mise en évidence d'une circulation active du variant 20I/501Y.V1 (UK)" qui pourrait expliquer la tendance à la hausse de l'épidémie localement.
Décalage des chiffres
Sentinelles s'est également appuyé sur une autre donnée de ce bulletin de Santé Publique France, précisant que 17 analyses de variants ont été menées pour la Guadeloupe, ce qui ne peut donc pas justifier le chiffre de 44 cas confirmés du variant anglais par les autorités. Un écart que l'ARS justifie par le fait que "la consolidation des données au niveau national se base sur les remontées du système d'information SI-DEP qui ne peut pas toujours être alimenté en temps réel par les laboratoires". Délais qui s'améliorent par ailleurs avec la mise en service de solutions de criblage localement depuis la semaine dernière, ce qui permet de ne plus envoyer les tests dans l'hexagone pour analyse.
Lors de la publication du rapport, Santé Publique France s'est donc appuyé sur les données du SI-DEP, pas encore renforcées des derniers chiffres locaux, d'où l'utilisation de l'expression "non-consolidées" dans ce document. L'ARS qui explique par ailleurs qu'il n'aurait pas été responsable de ne pas annoncer les derniers résultats locaux, compte-tenu de l'aggravation de la situation. "Ces informations sont très importantes à porter à la connaissance de la population pour comprendre et faciliter l'adoption des mesures de gestion prises pour contenir la diffusion du variant conformément aux recommendations en vigueur", précise le communiqué de ce dimanche.
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