Régie unique de l'eau et fin des voitures de fonction : les mesures phares du conseil syndical du SMGEAG
Les membres du conseil syndical du syndicat mixte de gestion de l'eau de la Guadeloupe se sont majoritairement prononcés en faveur de la création d'une régie unique de l'eau. Autre mesure symbolique : la suppression des véhicules de fonction pour les cadres et l'encadrement stricte des véhicules de service.
Le conseil syndical du SMGEAG s’est réuni ce vendredi matin (26 septembre 2025). Parmi les points importants à l’ordre du jour : la mise en place, dès janvier prochain, d’une régie unique pour gérer l’eau potable, l’assainissement et les eaux pluviales.
Une régie personnalisée à autonomie financière, validée par la majorité des élus. Une décision que défend le président du SMGEAG, Ferdy Louisy, qui y voit le moyen de rattraper le retard accumulé depuis la création du syndicat par les statuts et par la loi.
Ce qu'on doit retenir de ce comité syndical, ce sont des avancées importantes. On commence à rattraper le retard qu'on accuse depuis plusieurs années, depuis la création du syndicat. La mise en place de cette régie unique va nous permettre non seulement d'embaucher un technicien et de mettre plus de professionnalisme, retirer les élus et faire entrer au niveau des conseils d'administration les représentants des associations d'usagers avec un droit de vote, ce qui n'existait pas jusqu'à maintenant à travers la commission de surveillance. Ce sont des progrès sensibles, importants, mais qui, en même temps, correspondent à ce qui était prévu par les statuts et par la loi lors de la création du SMGEAG. On accélère les choses, il faut aller vite. En même temps qu'on fait des économies, en même temps que nous devons réaliser des travaux, en même temps on doit donner une organisation administrative et juridique à ce syndicat
Mais du côté des représentants de Cap Excellence au sein du comité syndical, on préconise plutôt la création d’une ou plusieurs régies, confiées directement aux EPCI.
Fabert Michély, élu communautaire, président de la Commission Grand et Petit Cycle de l'Eau et membre du bureau au SMGEAG explique cette position :
Pour le service public de l'eau, il faut être en régie pour plus d'efficacité, pour avoir une meilleure gestion et pour qu'on puisse être efficace. Maintenant, aujourd'hui, on a une situation. Il faut que les collectivités, notamment les EPCI, puissent coproduire avec le SMGEAG pour faire avancer les choses. C'est la raison pour laquelle nous, au niveau de CapExcellence, nous pensons qu'il ne faut pas refaire les mêmes erreurs que nous avions commises en 2021, d'avoir tous les éléments au niveau du SMGEAG. SMGEAG qui, aujourd'hui, est dans une situation financière difficile. Donc, il ne faudrait pas recommencer en ayant une régie unique. Aussi, nous considérons qu'il ne faut pas prendre une décision par rapport à la loi, par rapport à l'article 7 des statuts, mais prendre la meilleure mesure qui ferait que nos populations, leurs demandes soient mieux prises en compte. C'est la raison pour laquelle nous pensons qu'il fallait de voir plusieurs régies et respecter par là les spécificités des territoires
Voitures de fonction et voitures de service
Durant cette séance, les échanges se sont attardés sur le point relatif à la suppression des véhicules de fonction mis à disposition des cadres, et à l’application du règlement d’utilisation pour les véhicules de service, avec ou sans remisage à domicile.
Une mesure défendue par le président Ferdy Louisy, qui y voit un effort d’économies et un message fort adressé aux usagers, mais aussi une décision jugée nécessaire dans le cadre d’un budget contraint au SMGEAG.
Des véhicules de fonction dans un syndicat où il y a eu tant de déficit, il faut faire les économiques. Ça ne change rien au fait que les gens pourront continuer à travailler avec des véhicules de services, quitte à mettre des remisages à domicile pour les besoins d'astreinte. Mais aujourd'hui, compte tenu de la situation du syndicat, le message que je dois donner à la population de la Guadeloupe, les besoins personnels, on les fait avec son propre véhicule. Moi-même, j'ai demandé à ce qu'on puisse abroger la délibération qui accordait à monsieur Jean-Louis Francis, mon prédécesseur, un véhicule de fonction et je leur ai dit que je ne veux pas de véhicule de fonction. Quitte à prendre Karulis mais je ne prendrai pas de véhicule de fonction. Il faut qu'on montre aussi aux Guadeloupéens ce que nous sommes capables, nous élus, d'abandonner comme avantage parce que nous sommes sur l'intérêt collectif. C'est une cause publique qu'on a épousée, on n'a pas épousé une cause personnelle
500 plaintes contre SMGEAG
Autre sujet sensible pour le président du SMGEAG : la réaction aux plaintes déposées par le collectif “L’Eau c’est la vie”. Près de 500 usagers ont saisi la justice, accusant le syndicat de mise en danger de la vie d’autrui, en raison des difficultés persistantes d’accès à l’eau.
Pour Ferdy Louisy, c’est à la justice de déterminer les responsabilités, et le véritable enjeu reste de remettre à niveau toute la Guadeloupe en matière de gestion de l’eau, et pas seulement le SMGEAG.
Ce sera aussi l'occasion de faire la vérité et de dire les vérités. Je suis président en exercice. Les plaintes ont été causées parce que ça fait des années qu'on ne donne pas de l'eau. Ça me permet de faire une clarification aussi par rapport à cette situation de loupe, de déterminer là où sont les responsabilités. Ce sera à la justice de le faire. Nous, on va continuer à faire notre travail qui consiste à faire en sorte qu'on puisse remettre à niveau l'ensemble de la Guadeloupe. Ce n'est pas le SMGEAG c'est la Guadeloupe qu'on doit remettre à niveau sous la gestion de l'eau et on laissera la justice déterminer les responsabilités. Au début, on me disait: Mais qui est responsable ? Je dis: On est dans une urgence qui consiste à donner de l'eau aux Guadeloupéens en quantité et en qualité dans leur robinet, à traiter le problème de l'assainissement. S'il y a une voie judiciaire qui va nous permettre de rétablir des vérités, de voir la part de responsabilité de tout un chacun, que ce soit de l'État, que ce soit des anciens opérateurs, que ce soit aussi des usagers. D'accord ? Ce n'est pas parce que vous portez plainte que vous ne pouvez pas être aussi responsable de dégradation
Un prix unique de l'eau, mais pas pour tout de suite
Au conseil syndical du SMGEAG, les élus ont aussi évoqué la question du prix de l’eau, à partir de la présentation du service public de l’eau potable 2024 du syndicat.
Les chiffres révèlent de fortes disparités : selon les territoires, la facture pour 120 mètres cubes varie entre 2,34 et 4,15 euros le mètre cube. Un écart qui a fait réagir certains élus du conseil syndical, qui plaident pour une tarification unique de l’eau. Pour le président Ferdy Louisy, cela suppose encore des moyens supplémentaires avant d’y parvenir.
On est déjà dans la démarche. On a eu plusieurs retours là-dessus. On a déjà voté un prix unique sur la part d'abonnement et on travaille sur la définition du prix unique. Mais on ne va pas y arriver immédiatement parce qu'il nous faut déjà finir les réparations de fuite, remettre aux normes la plupart de nos équipements, de nos ouvrages, pour que demain, on ait une stabilité au niveau du SMGEAG et à partir de là, on pourra définir ensemble une tarification unique. On a encore besoin de moyens d'agir, mais il est sûr et certain, qu'on a déjà voté pour la tarification sociale, donc pour aider les personnes qui sont en situation précaire, il est sûr et certain qu'on va y arriver à ce prix unique de l'eau. Il y a des DSP, il faut qu'on mette tout ça en convergence pour avoir un prix unique de l'eau
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.






