La nouvelle nomination de Sébastien Lecornu n'est pas du goût des élus guadeloupéens
Quelques jours après sa démission surprise, Sébastien Lecornu a finalement été reconduit par Emmanuel Macron à la tête du gouvernement. Une décision qui divise la classe politique en Guadeloupe, entre appel à la dissolution, attente de concessions et dénonciation d’un « maintien du pouvoir à tout prix ».
Marie-Luce Penchard : « Une dissolution serait plus claire »
L’ancienne ministre des Outre-mer n’a pas été surprise par la décision du chef de l’État.
Quand on voit la ligne politique du président, il est clair qu’il n’allait pas choisir un Premier ministre de gauche. Il voulait quelqu’un de proche de lui, notamment sur les dossiers de politique étrangère. Mais c’est la confusion la plus totale. Les partis doivent assumer leurs responsabilités et, à un moment donné, peut-être, redemander à la population de trancher. Moi, je pense qu’il vaut mieux aller vers une dissolution. Au moins, c’est clair.
Elle rappelle cependant la difficulté d’un tel calendrier, entre budget à voter et échéances municipales.
Max Mathiasin : « Tout se jouera à l’Assemblée nationale »
Pour le député du groupe LIOT, la reconduction de Lecornu n’est pas étonnante, mais c’est dans l’hémicycle que se décidera l’avenir.
Emmanuel Macron ne veut pas remettre en cause sa politique. Mais Sébastien Lecornu a déclaré qu’il était prêt à faire des concessions, à discuter du pouvoir d’achat, de la taxe Zucman, des services publics. Moi, j’attends ces concessions. Tout doit se jouer à l’Assemblée nationale. Si nous ne sommes pas entendus, notamment pour les dossiers ultramarins, nous prendrons les décisions qui s’imposent.
Michel Tola (LFI) : « Une confiscation du pouvoir »
Pour la France insoumise, la reconduction de Sébastien Lecornu confirme la volonté du président de maintenir le cap à tout prix.
Ce n’est pas une surprise. Macron veut gagner du temps et maintenir sa politique depuis 2017. Pour nous, il doit partir et rendre la parole au peuple. Une motion de censure sera déposée dès lundi. Nous ne voulons pas d’un gouvernement qui essaie de faire passer son budget avant même la déclaration de politique générale.
Olivier Nicolas (PS) : « Une rupture sans rupture »
Du côté des socialistes, la critique est tout aussi sévère. Olivier Nicolas, premier secrétaire de la fédération guadeloupéenne du PS, dénonce une impasse politique.
La nouvelle nomination de Sébastien Lecornu n’a aucun sens, si ce n’est d’annoncer une rupture sans rupture, un changement sans changement. Emmanuel Macron veut à tout prix conserver le pouvoir, et les institutions de la Ve République lui permettent de le faire. Le socle politique sur lequel il s’appuie ne cesse de s’effriter.
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