Chloredécone : levée de boucliers des élus après l'intervention de Macron
Les élus guadeloupéens dénoncent la désinvolture avec laquelle le président de la République a traité de la problématique du chloredécone lors de son échange avec les élus ultramarins le 1er février dernier.
Dans un courrier adressé à l’attention du chef de l’Etat, la députée Hélène Vainqueur Christophe et le sénateur Victorin Lurel appellent Emmanuel Macron et ceux qui le conseillent à plus de mesure dans les prises de positions sur des sujets aussi complexes tant scientifiquement qu’humainement.
Des preuves scientifiques
Ils s’appuient ainsi sur la bibliographie scientifique existante et notamment, celle établie depuis 1979 par le centre international de recherche sur le cancer au sujet du caractère cancérogène de la molécule chloredécone.
Hélène Vainqueur Christophe et Victorin Lurel rappellent que le département de santé des Etats Unis a estimé dès 1981, que la molécule pouvait être raisonnablement considérée comme cancérogène pour l’Homme.
Les parlementaires guadeloupéens avancent également les résultats de l’étude Karuprostate menée par les chercheurs de l’Inserm, du CHU de Pointe à Pitre et de l’université de Liège. Etude qui avait démontrée que l’exposition au chloredécone était associée à un risque accru de développer un cancer de la prostate. Les parlementaires dénoncent par ailleurs, la manière dont le président aurait cherché à minimiser les résultats de cette étude lors de son intervention alors même que ces travaux sont reconnus par la communauté scientifique internationale.
Les élus dénoncent la désinvolture avec laquelle Macron traite les problèmatiques ultramarines
Dans ce courrier, les parlementaires rappellent tous les travaux, toutes les mesures déjà mises en place dans nos régions pour apporter des solutions à cette crise sanitaires. Des données dont visiblement, selon eux, le président n’a pas pris connaissance avant son intervention.
Selon les parlementaires, Emmanuel Macron doit aller plus loin dans son engagement, Hélène Vainqueur Christophe et Victorin Lurel qui dénoncent enfin cette volonté de faire de cette contamination qui touche 90% des guadeloupéens et des martiniquais par voie alimentaire Une simple maladie professionnelle à indemniser.
De son coté, REV Guadeloupe dénonce une parodie de débat et pointent du doigt la désinvolture avec laquelle le président de la République a traité un sujet aussi grave. Selon eux, c’est un double déni de l’Etat : celui de la réalité sanitaire des populations antillaises et du préjudice d’anxiété caractérisé qui en découle.
Ils appellent la population à se mobiliser pour faire reconnaitre le mal qui lui a été fait. Une réunion d’information se tiendra le mercredi 6 février à 18h15 à la salle Rémi Nainsouta à Pointe-à-Pitre.
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