Bruno Le Maire : « Supprimer l’Octroi de Mer serait une erreur mais le réformer est une nécessité »
Le Ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle poursuit sa visite aujourd’hui (25 mai) en Guadeloupe, avec le Grand Port et une rencontre des acteurs économiques. Hier, sans faire d’annonces, il a répondu à quelques-unes des préoccupations du territoire.
Hier après-midi, lors du point presse organisé lors de sa visite de la distillerie Papa Rouyo, Bruno Le Maire a dressé la liste des dossiers prioritaires à traiter. Morceaux choisis.
. Octroi de mer
Face à la vie chère, l'Octroi de Mer est souvent pointé du doigt, le Ministre a détaillé sa position, précisant qu'elle présenterait une réforme prochainement à la 1ère Ministre et au Président de la République.
« Derrière l’Octroi de Mer, il y a la question de la vie chère, c’est la question numéro 1 des habitants de la Guadeloupe. Donc, la première chose, c’est de regarder si l’Octroi de Mer a un impact direct sur la vie chère. Je vois qu’il y a des produits qui ne sont pas soumis à l’Octroi de Mer dont le prix a quand même fortement augmenté au cours des mois passés. Donc il faut documenter ça de façon très sérieuse.
2ème chose, il ne faut pas oublier que l’Octroi de Mer finance les collectivités locales qui sont, aujourd’hui, en grande difficulté. Si vous retirez une difficulté pour en créer une autre, on ne sera pas très avancé.
Pour ma part, je pense que supprimer l’Octroi de Mer serait une erreur mais je pense que réformer l’Octroi de Mer est une nécessité. Nous allons travailler à une réforme de l’Octroi de Mer qui soit la plus intelligente possible. Est-ce qu’il faut changer la liste des produits ? Comment on fait pour protéger les produits qui sont réalisés, ici, en Guadeloupe, sans que surenchérisse le coût de la vie ? C’est un équilibre qu’il faut trouver et c’est le sens de la réforme de l’Octroi de Mer que je proposerai à la 1ère Ministre et au Président de la République ».
. Eau, déchets
L'eau et les déchets font aussu partie des priorités du ministre. Deux questions que le ministre s'est engagé à étudier lors de son déplacement et plus sur l’aspect lié aux investissements financiers à engager pour assurer ce service public.
« L’eau, une priorité absolue »
« La question de l’eau est une question prioritaire à laquelle il faut apporter des réponses. Elle doit être réglée, c’est une priorité absolue. Combien ça coûte, comment on trouve des financements ? Tout le monde connaît l’état des finances publiques de la France. On a un cadre qui est contraint mais il y a des priorités absolues et des droits de première nécessité. On va étudier, avec le préfet et les services l’ensemble des coûts, des modalités de financement… C’est une priorité absolue ».
« Pas normal de ne pas avoir de centre de tri et de gestion »
« Concernant les déchets, il n’est pas normal qu’il n’y ait pas, ici, en Guadeloupe, comme sur le territoire national, un centre de tri et de gestion des déchets. C’est une question majeure. Il faut que, dans les mois qui viennent, nous puissions travailler sur des projets concrets. Un centre de tri et de gestion des déchets, cela fait partie de la transition nécessaire pour les habitants de l’île »
. RSI (Sécurité Sociale des Indépendants)
Le ministre de l’Economie a également réagi aux difficultés que rencontrent les indépendants impactés par les cotisations calculées sur le régime du RSI aujourd'hui remplacé. Un réalité soulevée par Dominique Virassamy, le président du SNEG (« Sauvons nos Entreprises Guadeloupéennes » sur notre antenne.
« Dans un déplacement, vous découvrez des choses qu’à Paris, on ne vous a pas forcément signalé. Sur les questions d’aides sociales, des indépendants, des entrepreneurs, il y a un certain nombre de difficultés qui ne sont pas résolues. Je vais regarder ça attentivement avec les services administratifs de la préfecture. Ensuite, je déciderai et j’informerai mes amis guadeloupéens, en premier, de cette décision »
. Moratoire pour les entreprises
La question de la suppression du moratoire accordé aux entreprises par la CGSS a également été évoquée. Le ministre s'est engagé à étudier ce dossier sans fixer de délai.
« J’ai étudié avec beaucoup d’attention cette question du moratoire qui préoccupe beaucoup d’entreprises. Il y aura très prochainement au
Comité Interministériel consacré à l’Outre-Mer et je veux recueillir toutes les attentes et ensuite les porter avec des solutions très concrètes. 2ème message : La Guadeloupe doit se développer avec et par ses entrepreneurs. Je vois à quel point la Guadeloupe est en train de se transformer grâce à ses entrepreneurs. Je suis là pour les aider et la question du moratoire sera étudiée très attentivement ».
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