Un intérimaire jugé pour homicide involontaire après un grave accident à Gardel

Par 19/03/2025 - 05:00 • Mis à jour le 19/03/2025 - 09:12

Un dramatique accident de travail survenu en 2022 au sein d’un dépôt de la société Gardel refait surface devant la justice. L’intérimaire responsable de la collision mortelle, ainsi que plusieurs entreprises, étaient poursuivis hier (18 mars) au tribunal correctionnel.

    Un intérimaire jugé pour homicide involontaire après un grave accident à Gardel
Société Gardel

Le 19 octobre 2022, un accident du travail d’une rare violence avait endeuillé le site de stockage de la société Gardel, à la pointe Jarry. En pleine journée, deux chariots élévateurs se percutent violemment et provoquent la mort, presque instantanée, de l’un des conducteurs, écrasé sous le poids de plusieurs tonnes de matériel.

Les premiers éléments de l’enquête avaient mis en évidence de graves dysfonctionnements, tant dans la sécurité des lieux que dans l’encadrement des salariés.

Le conducteur sous stupéfiants

Hier, l’homme de 31 ans à l’origine de la collision était appelé à s’expliquer devant le tribunal. Employé temporairement via une agence d’intérim, il était poursuivi pour homicide involontaire avec usage de stupéfiants, des traces de cannabis ayant été relevées dans son organisme au moment des faits.

Le ministère public a requis 12 mois de prison avec sursis probatoire contre le prévenu, pour insister sur la gravité de l’impact de son comportement, malgré l’absence d’antécédents judiciaires.

Gardel pointée du doigt

Mais le procès ne s’arrêtait pas au seul conducteur. La société Gardel, en tant qu’employeur temporaire, était également poursuivie en tant que personne morale pour défaut d’encadrement et de prévention des risques professionnels. Le parquet a requis 40 000 € d’amende à son encontre.

De son côté, l’agence d’intérim Adecco, qui avait affecté le jeune homme à ce poste, est aussi dans le viseur de la justice. Il lui est reproché l’envoi en mission d’un travailleur sans formation adéquate, en violation des obligations légales. Une amende de 4 000 € a été demandée à son encontre.

Au cours de l’audience, plusieurs éléments ont mis en lumière un environnement de travail défaillant : sol glissant, formation insuffisante, encadrement lacunaire. Des facteurs aggravants qui, selon le parquet, ne peuvent être ignorés dans l’analyse des responsabilités.

Le directeur général délégué de Gardel a lui-même comparu pour défendre la position de l’entreprise, tentant d’expliquer les circonstances de ce drame, sans toutefois apaiser la douleur des proches de la victime.

La famille de la victime était présente

Dans la salle, la douleur de la famille du défunt était palpable. La mère du jeune homme, bouleversée par le rappel des faits, a dû quitter l’audience, incapable de supporter l’évocation du drame.

Le tribunal a mis son jugement en délibéré. Il est attendu pour le 20 mai prochain. Un rendez-vous judiciaire important, au terme duquel les responsabilités pénales et les manquements à la sécurité au travail devront être clairement établis.


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