Quatre adolescents, un assassinat, un suicide en prison : l'horrible chronique d'une jeunesse qui meurt
Après les dépositions des enquêteurs hier matin et celles des témoins, l'après-midi de la première journée du procès des meurtriers présumés de Wydgie Balguy a été dominée par les constations médico-légales traduites dans le rapport d'autopsie du médecin légiste.
Les conclusions sont irréfutables : même s'il n'est pas permis de déterminer la chronologie des 3 tirs, il paraît évident que le tireur a fait feu pour tuer sa victime.
La personnalité des deux accusés a également été abordée. Les deux accusés ayant à s'exprimer sur leur parcours de vie.
L'un allait avoir, un mois après les faits, 18 ans; le second avait 19 ans et le troisième 21 ans.
Cette nuit du 18 au 19 février 2020 sur une plage d'Anse Bertrand, leur vie a basculé. Depuis, l'un est décédé en détention. Le plus jeune est libre sous contrôle judiciaire après avoir séjourné deux ans derrière les barreaux. Le dernier est incarcéré depuis 3 ans et 5 mois.
Un lien commun semble les relier : les produits stupéfiants. Un autre semble les avoir piéger : l'appât du gain.
Familles décomposées
Ils sont tous les trois issus de familles décomposées qui pourtant ne les ont pas négligés mais dont ils ont voulu s'émanciper. Peut-être un peu trop tôt pour se mettre ensemble et penser que leur choix de vie était le bon. Les faits pour lesquels les deux qui restent sont poursuivis sont d'une extrême gravité. La mort d'un autre jeune. Il n'était âgé que de 20 ans et 5 mois. Tué de trois balles dont deux à la tête. Une au front, de face. Une à la nuque, de l'arrière. Les constatations médico-légales du rapport d'autopsie du médecin légiste sont impitoyables. Tirs à très courte distance. Une véritable exécution.
Comment ces 4 garçons qui se connaissaient, se côtoyaient, s'estimaient, dont l'un des deux accusés aujourd'hui est cousin de la victime, sont arrivés à un tel gâchis au point que deux d'entre eux ne sont plus là désormais et que les deux autres risquent de passer de très longues années en prison et d'avoir anéanti une jeunesse en construction ?
Qu'attendre d'un tel procès ?
Quelles vérités se révéleront au terme de ce procès pour assassinat qui s’achèvera jeudi ?
Celle de Quentin Roseme qui comparaît libre sous contrôle judiciaire après deux années de détention provisoire ou celle d'Alexandre Beauzor détenu depuis 3 ans et 5 mois ?
A moins que ce ne soit celle de Damien Gendrey avant que ce dernier ne soit retrouvé pendu dans sa cellule du centre pénitentiaire de Fonds Sarail à Baie-Mahault en janvier de cette année ?
Y avait-il une ou deux armes qui dans ce cas signifierait qu'il aurait pu y avoir 2 tireurs ? Quel est le mobile de ce crime ? Dette d'argent ou trafic de produits stupéfiants.
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Multiples versions
Les deux garçons jugés ont été entendus à 12 et 13 reprises lors de l'enquête et de l'instruction. Un fait très inhabituel qui dénote la complexité de ce dossier où les uns et les autres s'accusent ou se couvrent mutuellement ?
Quentin Roseme et Alexandre Beauzor ont changé à plusieurs reprises de versions. Quelle est la bonne ? Les deux accusés vont-ils enfoncer Damien Gendrey qui a fait le choix de se pendre et de mourir 4 mois avant le procès ?
Le montage, voir, le scénario de ce dossier fait remonter aux affaires de crimes les plus sordides dans les périodes noires de notre histoire.
Celle d'une commande suivie d'une exécution avec un déroulé finement préparé qui conclu à une anticipation et donc à un meurtre prémédité. Autrement dit : à un assassinat.
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