Prison avec sursis, amende et inéligibilité pour Laurella Rinçon, l’ancienne directrice du MACTe
Jugée le 23 janvier pendant toute une journée pour « atteinte à la liberté des marchés publics, entre 2019 et 2022 », l’ancienne directrice du Mémorial Acte est reconnue coupable des faits qui lui étaient reprochés. Elle fera appel.
Le jugement était initialement attendu le 19 mars dernier mais avait été prorogé. C’est finalement ce matin (mardi 30 avril) que les juges du tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre ont rendu leur décision.
Laurella Rinçon est reconnue coupable des faits qui lui étaient reprochés. À savoir : « atteinte à la liberté des marchés publics, entre 2019 et 2022 ».
Le tribunal a d'abord rejeté les nullités soulevées par la défense. Elle écope d'1 an de prison avec sursis simple, de 10 000 d'euros d'amende, d'une inéligibilité et d'une interdiction de la fonction publique pendant deux ans.
La constitution de partie civile du Macte, qui demandait 932 000 euros, est jugée irrecevable.
Arrivée en fonction en 2019 à la tête du Mémorial ACTe, l’ancienne directrice était accusée de ne pas avoir respecté les procédures d’appel d’offres concernant les sociétés de sécurité, entretien ou autres prestations culturelles. La justice estime notamment que 5 sociétés auraient bénéficié de conditions d’accès facilitées aux marchés publics.
Jugée le 23 janvier dernier, Laurella Rinçon avait contesté les faits, expliquant qu’à sa prise de fonction, ces dernières œuvraient déjà au sein du MACTe.
À l’audience, elle avait dénoncé un acharnement et un harcèlement contre elle, lorsqu’elle a voulu remettre un peu d’ordre. Après des signalements de sa part, elle aurait ainsi fait l’objet de 7 procédures administratives contre elle en 3 ans.
Dans l'affaire des supposés frais de taxi, elle a finalement été relaxée.
De nombreux dysfonctionnements
Selon les investigations, au sein du MACTe, des factures n’étaient pas honorées et de nombreux dysfonctionnements ont été mis en évidence comme un défaut d’archives, des « usages » et « habitudes » en contradiction totale avec les règles. Certaines prestations auraient été effectuées sans validation préalable. L’ancienne directrice avait évoqué l’exemple des 9000 euros engagés chaque année pour vider des cendriers alors que le site est non-fumeur.
« S’il y avait des anomalies, il n’y avait qu’à fermer le Macte », avaient indiqué les juges. Pour le parquet, il s’agit d’une « gestion catastrophique », comme l’avait également relevé la Chambre Régionale des Comptes.
Déplorant une victimisation de la prévenue et son absence de remise en cause, le procureur avait requis 1 an avec sursis simple, 20 000 euros d’amende, 2 ans d’inéligibilité et d’interdiction de fonction publique.
Laurella Rinçon, qui exerce actuellement des missions provisoires pour le Ministère de la Culture dans l’Hexagone, fera appel, a-t-elle indiqué, sans plus de commentaires.
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