Nu et en chaise roulante, il mendie et agresse les passants qui refusent
Un prévenu de 42 ans, très défavorablement connu des services était une nouvelle fois présenté à la barre de comparution immédiate ce mercredi (22 octobre). Il était poursuivi pour exhibition sexuelle mais aussi l'agression d'au moins 3 passants en pleine rue de Pointe-à-Pitre. C'était à la fin du mois dernier. Particularité, le mis en cause est en chaise roulante car unijambiste. Il souffre aussi de troubles mentaux sévères liés à ses addictions.
La question de la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux se pose. Denis O., 42 ans, devait répondre d'agressions sur trois passants, dont deux femmes. Il avait, malgré son handicap physique, arraché la chaîne de l'homme, giflé une jeune étudiante et attrapé les parties intimes d'une femme d'âge mûr parce qu'elles avaient refusé de lui donner une pièce.
Le maire appelle la police
C'est grâce au témoignage du maire de Point-à-Pitre en personne, alertant qu'un individu tout nu se promenait sur la voie publique, qui a pu ensuite être appréhendé. Les victimes elles, étaient toujours choquée à l'audience. L'une a même refusé de s'exprimer en présence de l'agresseur. Lui, n'a cessé de couper la parole, que ce soit au juge, au procureur et même à son propre avocat.
Ce qui pose à nouveau le problème de la prise en charge des marginaux souffrants et errants en région pointoise. Pour Maître Jan-Marc Ferly, l'avocat du prévenu, il faut des actions politiques fortes et des structures adéquates :
Je suis forcément désolé chaque fois que Pointe-à-Pitre est abîmé par la mendicité, mais je rappelle toujours que c'est un peu aussi l'histoire de la ville qui a été le réceptacle de beaucoup de misères, qu'elles soient historiques avec l'usine, du fait de la soufrière ou tout simplement la misère sociale actuelle. Ce dont je suis surtout désolé, c'est que la justice ne peut pas faire grand-chose sauf une mise à l'écart. Ce n'est pas normal qu'on fonctionne dans une société quand on ne sait pas quoi faire d'un individu. Ça, c'est vraiment le problème sur lequel on a arrêté de se pencher. Je suis outré, que l'on dise de quelqu'un qui a une maladie psychiatrique que s'il ne se soigne pas, et que c'est de sa faute. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Il ne suffit pas de vouloir. En réalité, Il faut des systèmes de santé qui soient à la hauteur. Nous n'avons pas ces systèmes de santé. Je crois qu'il faut de vraies actions. Il manque une volonté politique, qu'elle soit locale ou hexagonale, mais il manque quelque chose.
Expulsé et ramené en salle
Accro au crack, il est suivi par un curateur officiel qui se sent quelque peu démuni face à la législation. On ne peut en effet contraindre l'intéressé. Il refuse systématiquement toute prise en charge. Déjà connu pour avoir mis le feu à son propre logement, ses propos n'étaient pas très cohérents.
L'expert a bien évidemment relevé des anomalies psychiques. Le tribunal n'a pu que le condamner à deux ans de prison au totale avec maintien en détention, sachant que comme le dénoncent régulièrement les syndicats de prison, l'offre de soins en la matière est, en détention ici, quelque peu limitée.
Un problème de prise en charge
Le prévenu étant sous curatelle, son mandataire judiciaire de l'UDAF (union départementale des associations familiales) en charge des majeurs était présent pour expliquer la situation aux juges. Une mission particulièrement difficile vu le manque de moyens adaptés en Guadeloupe :
Organiser sa vie avec son consentement, évidemment, parce qu'on ne peut rien faire sans lui. En fait, on lui donne une certaine somme pour qu'il puisse pallier à son quotidien. Il est reconnu handicapé, par rapport à son handicap physique et par son état psychique. Il peut très bien se rendre au CMP. Il a refusé à plusieurs reprises d'y aller. Donc, il y a aussi un acte volontaire. Il y a pas mal de majeurs qui refusent les soins. Nous avons une obligation de moyen mais à partir du moment où la personne ne souhaite pas être accompagné, on n'a aucune possibilité de lui imposer quoi que ce soit. On peut les incarcérer ou les interner de manière ponctuelle. Ils peuvent se faire soigner. Mais à partir du moment où ils sont dehors, tant qu'ils ne troublent pas l'ordre public, on ne peut pas les obliger à se faire soigner. Il n'y a aucune possibilité de les contraindre.
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