Il enlève et séquestre son ex copine avant de faire un accident avec elle
Il avait pris tous les risques au volant et ce durant plusieurs heures dans tout l'archipel, avec son ex compagne enfermée dans la voiture. Un jeune homme de 24 ans comparaissait vendredi (5 décembre) pour "enlèvement, séquestration, violences, agression sexuelle, refus d'obtempérer". À l'issue de cette longue course poursuite lundi soir, il avait percuté les policiers à ses trousses sur la Rocade.
Gérémy H. ne supporte pas l’abandon, c’est ce qu’il a tenté d’expliquer en évoquant son adolescence difficile à Paris, quand il s’est retrouvé à mendier dans la rue. Lundi dernier vers 17h, une jeune femme fait ses courses dans un centre commercial de Basse-Terre, quand son ex l’interpelle devant un magasin.
Il lui demande si elle voit quelqu’un d’autre depuis leur récente séparation. Face à son refus de parler, il exige un câlin et promet de partir. Sauf que le jeune homme en profite pour agripper la victime, la force à entrer dans sa voiture et verrouille les portes. Il prend ensuite la fuite avec elle.
À tombeau ouvert sur les routes
Le périple durera plusieurs heures, de Basse-Terre à Sainte-Anne, en passant par Jarry ou le Gosier où le suspect est repéré vers 23h par une patrouille. Pris en chasse, le conducteur fonce à tombeau ouvert. Il roule à contresens, grille les priorités, manque de percuter pas moins de 7 véhicules et plusieurs piétons.
Au niveau du pont de Grand-Camp, il entre en collision avec un fourgon de police et fait des tonneaux. Plusieurs agents sont blessés mais la kidnappée n'a rien, on a miraculeusement évité le pire. Après une brève poursuite à pied, il sera interpellé mais très difficilement.
Une femme déjà violentée auparavant
« J’ai agi par amour » a répondu le prévenu. « Vous l’avez déjà brutalisé avant, c’est pour ça qu’elle est partie » ont rétorqué les magistrats. D’autant qu’il a essayé de la joindre après sa garde à vue, violant ainsi son contrôle judiciaire.
Une « course inimaginable », du jamais vu, a témoigné un policier de la BAC. Le tribunal a prononcé plus que requis, 3 ans de prison dont 2 fermes avec un mandat de dépôt, soins et interdiction de contact.
Maître Daïna Desbonne, avocate de la victime traumatisée revient sur cette terrible soirée :
Un enfer, un double enfer, parce qu'effectivement, elle a été séquestrée depuis 17 heures. Elle a dû suivre la course poursuite. Elle a suivi également les tergiversation de monsieur. C'était très compliqué pour elle. Elle a expliqué qu'elle n'arrêtait pas de pleurer. Moi, j'ai noté que les policiers ont dit que d'expérience, en 15-16 ans, c'est la première fois qu'ils ont vécu ça. Elle a subi des conduites à contre-sens. Ils ont évité pas moins de sept véhicules. Elle avait du mal à savoir à ce moment-là si elle y restait ou pas, si elle finirait morte ou vive. Effectivement, il a transmis des excuses à ma cliente alors même qu'il était sous interdiction de rentrer en relation. Bien évidemment que nous n'y croyons pas puisque ce sont des excuses qui sont opportunistes juste avant l'audience. Les hommes justifient toujours la peur de la séparation, l'amour, etc. En vérité, c'est juste une quête de domination et je pense que c'est cette frustration qu'il a voulu symboliser par le fait de la pousser dans la voiture et de la séquestrer de 17h00 à 23h00.
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