Cour d'Assises : les victimes accusent, l'accusé rejette

Elles ont parlé. Avec leurs mots. Parfois avec leurs gestes. Sans animosité. Mais elles ont, toutes les deux, confirmé les actes de pénétration dont elles ont été victimes. Au début, c'était des attouchements; puis au fur et à mesure, les contacts sont devenus plus pressants, plus constants et plus profonds. Comme un jeu, devenu ensuite, un danger, dès lors que la plus grande s'est aperçue que ce qu'elle subissait touchait aussi sa petite soeur.

L'aînée s'est montrée forte et digne dans un récit poignant. Reprenant de manière constante ses accusations. Elle a dit qu'elle n'avait pas réalisé ni compris ce qui lui arrivait alors qu'elle n'avait que 10 ans. Mais en grandissant, elle a compris que c'était des actes interdits dont était la proie et que le contexte familial l'avait conduite à ne pas les dénoncer. De peur d'exposer et de détruire sa famille, souhaitant protéger sa mère et sa soeur. Et que c'est lorsqu'elle a su que sa soeur était à son tour touchée qu'elle a pris l'ampleur du phénomène.

La seconde sœur a confirmé, elle aussi, les actes de pénétrations et donc de viols. Elle a ajouté que c'est lorsque sa sœur les a dénoncé qu'elle s'est livrée à son tour pour se libérer d'un poids qui la pesait. La mère a éprouvé des remords. Estimant qu'elle aurait dû s'apercevoir de ce qui se passait afin d'éviter l'enchaînement dangereux dont ses filles avaient été victimes. Des accusations fortes et puissantes que l'accusé qui s'est exprimé en dernier a rejeté, évoquant une exagération des faits tout en reconnaissant des agissements indignes et incestueux.