Cour d'Assises : 7 ans pour l'homme qui avait brulé sa compagne
Le conjoint violent, Victor AGATHINE, 62 ans, a été reconnu coupable et condamné, ce jeudi soir par la cour d'assises de Basse-Terre, à la peine de 7 années d'emprisonnement. Mais le mis en cause reste libre provisoirement.
Il encourait la peine maximale de la réclusion criminelle à perpétuité. Le fait que le crime qui lui était reproché portait sur une personne que l'on pouvait considérer comme étant sa conjointe; ce qui en l'espèce est un cas de gravité. Coupable mais de violences ayant entraîné un handicap. La tentative d'homicide volontaire de sa compagne d'avec laquelle il vivait depuis 2 ans, n'a pas été retenue et a donc été rejetée par le jury qui a estimé que le fait d'avoir vidé une bouteille d'essence puis craqué une allumette pour enflammer le corps de sa concubine n'était pas pour la tuer.
La colère engendrée par l'abus d'alcool qui avait suivit la dispute d'avec sa conjointe avait altéré sa lucidité et lui avait fait perdre le contrôle d'un acte jugé excessif mais pas au point de vouloir atteindre à la vie. Un avis contesté dans sa plaidoirie par le bâtonnier Roland EZELIN qui défendait la victime constituée partie civile et qui a considéré que l'acte était suffisamment puissant et dangereux pour qualifier l'intention de tuer.
Avis de requalification qui a, lui, abonder dans le sens des réquisitions très modérées de l'avocate Générale. Élodie ROUCHOUSE avait, en effet, estimé, elle aussi, que Victor AGATHINE n'était pas dans cette volonté de tuer mais plus de punir même s'il est vrai que l'acte était extrêmement dangereux et pouvait être mortel. Au point de ne réclamer qu'une peine de 5 à 6 ans d'emprisonnement.
Du pain béni pour les 3 avocats de la défense qui à l'image de maître Pascal BON allaient pénétrer dans cette fenêtre de clémence pour enfoncer le clou et reconnaître à son client le fait de s'être laissé emporté et de s'être excusé auprès de celle pour laquelle il vouait, tout de même, une affection très forte et la reconnaissance de l'avoir quelque peu sorti de la rue et de la solitude même si ce rapprochement les avait consolidé mutuellement dans l'abysse de l'alcool pour lequel ils étaient devenus très dépendants.
Victor AGATHINE est malade. Atteint d'un cancer de la prostate, son état de santé avait été estimé incompatible avec un maintien en détention. Il comparaissait libre sous contrôle judiciaire et avait dû être éloigné de Capesterre Belle-Eau vers l'île de Marie-Galante. C'est probablement la raison qui a poussé le Président de la cour d'assises, Emmanuel PLANQUE, qui présidait, toujours avec autant de talent et de brio, de pédagogie et de méthode, pour la dernière fois la cour d'assises de Basse-Terre, a préciser dans ses conclusions que bien que reconnu coupable et condamné, qu'un mandat de dépôt à l'audience n'allait pas être prononcé contre l'accusé et que celui ci avait 10 jour pour interjeter appel.
Reste à savoir ce qui sera décidé médicalement et si Victor AGATHINE sera confirmé dans cette incompatibilité ou pas. L'on retiendra en final de compte ce soir que les deux méritent d'être soignés et suivis pour faire définitivement une croix sur l'alcool, d'une part. Et que, d'autre part, les violences conjugales restent impardonnables et n'ont pas droit de cité dans une société civilisée.
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