Aux assises, les souvenirs flous de l'accusé Jean-Claude Nabab
C'est un accusé à la mémoire sélective qui s'est présenté hier après-midi à la barre lorsqu'il a fallu l'interroger sur les faits. Jean-Claude Nabab qui est poursuivi pour meurtre n'a pas apporté toutes les réponses que l'on était en droit d'attendre de lui.

La mémoire de Jean-Claude Nabab a semblé lui faire défaut lors de son audition hier après-midi devant la cour d'assises de Basse-Terre. Sur les évènements de cette nuit du 10 avril 2022 à Capesterre Belle-Eau qui a vu 3 individus pénétrer à son domicile dont l'un d'entre eux, Rico Mélo, a trouvé la mort, les souvenirs de l'accusé sont flous. C'est en tout cas ce qu'il avance devant le tribunal.
C'est vrai que Jean-Claude Nabab sait qu'il risque gros. Dans son cas bien précis, la qualification criminelle de meurtre peut le conduire, en cas de culpabilité, jusqu'à une peine maximale de 30 années de réclusion criminelle.
L'homme a déjà 56 ans et il ne se voit certainement pas finir sa vie dans une cellule.
Réponses choisies
Alors, il fait attention aux réponses des questions pourtant très précises que lui pose, notamment, la Présidente de la cour d'assises.
Jean-Claude Nabab sait qu'il a le droit de garder le silence comme il sait qu'il peut ne pas affirmer la réalité de certaines analyses ou expertises qui pourraient ne pas lui être favorables.
C'est ainsi qu'il a dit ne pas savoir qu'il lui restait dans le fusil une cartouche armée après les deux tirs qui ont atteint la victime.
Il ne se rappelle pas encore de la position de son agresseur lorsqu'il a fait feu sur lui, ni la distance à laquelle se trouvait ce dernier.
Il ne sait pas non plus si les deux tirs ont été spontanés ou s'il lui a fallu actionner à deux reprises la queue de détente de l'arme qu'il détenait entre les mains.
Deux tirs estimés pour l'un entre 1 et 2 mètres; pour l'autre entre 2,50 mètres et 3,50 mètres. Autrement dit à très courtes distances.
Réaction instinctive
Par contre, l'accusé reconnaît avoir pris peur et avoir réagi instinctivement.
Une réaction, cependant, disproportionnée par rapport à l'adversaire qui n'était pas armé et qui ne présentait pas, semble t-il, au moment des tirs, de menace ou de danger réel. Ce qui écarterait l'hypothétique hypothèse d'une éventuelle légitime-défense.
D'autant que cette réaction rapprochée a atteint la victime dans au moins un espace vital du corps : la cage thoraxique, à proximité du coeur.
Il dit qu'il faisait nuit et sa visibilité a pu être perturbée, n'apercevant que le tee-shirt blanc de la victime.
Nabab n'a pas prévenu Mélo qu'il allait tirer. Il n'a pas, non plus, tiré ni en l'air, ni dans une partie du corps moins risquée.
Des éléments qui ne plaident pas en sa faveur.
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