Assises : un couple dans le box des accusés
Un couple de Saint-Martinois comparait depuis lundi devant la Cour d'Assises pour une affaire de meurtre commis en état de récidive légale et de non-assistance à personne en danger. Il leur est reproché pour l'un d'avoir asséné de violents coups à un homme jugé dangereux qui menaçait leurs trois enfants et pour l'autre de n'avoir rien fait pour empêcher ces actes.
Depuis lundi, se tient devant la cour d'assises de la Guadeloupe, une affaire de meurtre commis en état de récidive légale et de non assistance à personne en danger. Dans le boxe, un couple Saint-Martinois. Alexandre Maccow , 33 ans et Karen Paines, 31 ans. Il est, notamment, reproché au premier, qui comparaît détenu, d'avoir asséné de plusieurs coups de poings et de coups de plats de sabre à un individu jugé dangereux pour avoir déjà été interné à plusieurs reprises à l'hôpital psychiatrique qui menaçait les 3 enfants du couple âgés de 11, 9 et 1 an. A la compagne de l'auteur des faits, il est reproché de n'avoir rien fait pour l'en empêcher. La 1ère journée d'audience a été consacrée à un débat sur la responsabilité et les conséquences des actes.
La responsabilité
La notion de responsabilité de ses actes. C'est la question qui fait débat depuis lundi devant la cour d'assises. La victime, hospitalisée à plusieurs reprises en milieu psychiatrique, disposait-elle de toutes ses facultés au moment du jet de pierres sur 3 enfants, âgés de 11, 9 et 1 ans, restés seuls chez eux, en l'absence de leurs parents qui travaillaient ? Le père de ces enfants est-il responsable de la mort de cet homme qu'il a frappé de plusieurs coups de poings et d'un coup de pied qui lui a perforé la rate et entraîné une hémorragie ? La victime était malade. Une déficience psychiatrique connue de tous et reconnue. Cela l'autorisait t-il à importuner les autres ? Le père des enfants avait-il, pour autant, à s'en prendre directement à celui qu'il estimait présenter un danger pour sa famille ? Connaissant le contexte et l'état de l'individu en question, n'y avait-il pas une autre solution à choisir ?
Après avoir entendu le directeur d'enquête, il a également été lu, en leurs absences, les rapports des experts psychologues et psychiatres, ainsi que certains témoignages. De même qu'a été auditionné le service qui était en charge de suivre la victime placée sous curatelle. De toutes ces lectures et auditions, il ressort un concours de circonstances malheureux qui aurait pu, avec un peu plus de surveillance et de maîtrise, être évité. Les responsabilités sont donc partagées mais il faut les nuancer en fonction de leur gravité et de leurs conséquences. Quelle place la peur et la colère ont-elles occupées, elles aussi, dans ce scénario tragique qui s'est joué le 22 janvier 2017 à la Boucan à Sainte Rose ? Ce sont, là encore, des questions que le jury de la cour d'assises, 8 femmes et 1 homme, aura à élucider au terme des débats qui se poursuivent jusqu'à mercredi après notamment avoir entendu les parties civiles, les proches de la victime, présentes au procès, mais également les deux accusés dont notamment le père qui a frappé et dont les coups ont entraînés la mort de Enogat Balzinc.
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