Chavirage mortel à la Route du Rhum 2022 : le navire Coralia a fait preuve de « manquement »

Par 19/02/2024 - 09:00

Selon le rapport définitif du Bureau d’enquêtes et d’analyses sur les évènements en mer publié le 17 février, le navire Coralia qui a chaviré lors de la Route du Rhum 2022 et entrainé la mort de deux personnes a bien fait preuve de « manquement ».  

    Chavirage mortel à la Route du Rhum 2022 : le navire Coralia a fait preuve de « manquement »
Image d'illustration

L’accident avait entrainé la mort de deux hommes à l’arrivée du vainqueur de la Route du Rhum 2022. Il s’agissait de deux membres de l’équipe de l’organisation OC Sport Pen Duick. Le navire « ne correspondait pas stricto sensu au cahier des charges » selon les conclusions du rapport BEA.

Alors que le vainqueur de la Route du Rhum 2022, Charles Caudrelier, entrait à Pointe-à-Pitre vers 5 heures du matin, un des navires suiveurs "chavire et se retourne à un mille de la ligne d'arrivée", rappelle le Bureau d'enquêtes.

Le Coralia "n'était pas autorisé à la navigation de nuit", assure le rapport à propos du bateau naufragé. Même si le chef de bord y était autorisé, "la restriction de son navire à la navigation diurne l'a empêché d'acquérir une expérience nécessaire pour les conditions d'arrivée d'une course de nuit". Le rapport souligne par ailleurs le manque d’expérience du jeune capitaine qui a « été confronté à une situation qu’il ne pouvait parfaitement appréhender au regard de son expérience et de sa formation ». Il avait 10 mois d’activité « pour une navigation de jour et en eau calme » et « c’était la première fois qu’il était confronté à une navigation de nuit sur le Coralia ».

"Le Coralia était armé avec un unique marin professionnel", souligne encore le BEA mer, notant que "l'accompagnateur" requis "avait un statut administratif de passager". De plus, "occupés par les préparatifs du départ", le capitaine et cet accompagnateur n'ont pas pris le temps de briefer les passagers à l'embarquement.

Enfin, le rapport souligne, comme "facteur contributif de l'accident", le grand nombre de navires suiveurs, qui se "croisent en tous sens", avec un "comportement erratique" et certains "sans feux de navigation", provoquant des vagues de sillage et rendant "difficile l'ajustement des manœuvres du navire" et l'anticipation par le capitaine des "mouvements de la mer".

"Pris dans le flot des navires, sans pouvoir adapter aisément ses route et vitesse", le capitaine s'est "fait surprendre par une vague venant de l'arrière", relève le BEA mer.

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