Rodrigue Treffle réélu à la tête de la SAFER avec l'ambition de renforcer l'installation de jeunes agriculteurs
Réélu à une très large majorité, Rodrigue Treffle entame un nouveau mandat à la présidence de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER). Dans un contexte où les enjeux fonciers agricoles sont cruciaux pour l’avenir de l’archipel, il détaille ses priorités et répond aux critiques.
Beaucoup d’agriculteurs peinent à s’installer sur le territoire. Récemment, les jeunes agriculteurs ont lancé une pétition pour réclamer des terrains accessibles et véritablement cultivables. Comment la SAFER compte-t-elle accompagner ces jeunes dans leur installation ?
Rodrigue Treffle : D’abord, j’ai une pensée pour la famille du jeune agriculteur récemment disparu tragiquement.
Concernant la SAFER, nous avons, ces dernières années, initié une réforme foncière qui a permis d’installer plus de 700 agriculteurs. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux approchent de la retraite et vont transmettre leurs exploitations. Nous travaillons à mettre en place un modèle de transition pour faciliter la relève entre les exploitants partants et les jeunes. Ces terrains issus de la réforme foncière sont généralement irrigués, accessibles, avec des voiries adaptées. Notre objectif est d’impulser une nouvelle dynamique en favorisant cette transmission intergénérationnelle.
L’an dernier, vous évoquiez des projets d’agroforesterie à Pointe-Noire. Où en êtes-vous ?
Rodrigue Treffle : Hier encore, nous avons réuni les exploitants installés sur les hauteurs de Pointe-Noire, à Saint-Léon et à Bouillante, pour faire le point. Le projet avance bien. Il est innovant puisqu’il concerne des productions comme le cacao, le café ou encore la vanille. Avec le soutien de partenaires tels que le département et certaines structures de production, nous espérons le mener à son terme.
Certains reprochent à la SAFER un manque de transparence dans ses décisions. Que leur répondez-vous ?
Rodrigue Treffle : Je ne peux pas laisser dire cela. Les attributions de foncier sont collégiales : elles associent les syndicats agricoles, l’État et les collectivités. Les critiques viennent surtout de quelques personnes qui choisissent de faire du bruit sans réel suivi des agriculteurs. La preuve : j’ai été largement réélu, ce qui démontre que le travail mené depuis plusieurs années est reconnu. Je regrette toutefois que certaines institutions, qui devraient accompagner et relayer nos actions, ne jouent pas pleinement leur rôle.
Quelles sont vos priorités pour ce nouveau mandat, notamment concernant la souveraineté alimentaire et la transition écologique ?
Rodrigue Treffle : Nous avons déjà installé une trentaine de jeunes et de moins jeunes à Pointe-Noire et à Bouillante, ainsi que dans le cadre de Groupements fonciers agricoles (GFA). Nous sensibilisons aussi les agriculteurs et la population à l’importance de consommer local. Le potentiel de production en Guadeloupe est réel : plus de 7 000 hectares de terres en GFA sont accessibles. Ces surfaces pourraient suffire à répondre à une bonne partie de la demande des consommateurs, à condition de les exploiter pleinement.
En résumé, quelle est votre priorité absolue ?
Rodrigue Treffle : Les jeunes. Aujourd’hui, l’âge moyen des agriculteurs est de 55 ans. Si rien n’est fait, dans dix ans, nous n’aurons plus de production agricole. Mon objectif est clair : installer au moins 300 jeunes agriculteurs dans les prochaines années.
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