Saint-Claude : le collège Rémy-Nainsouta, pionnier sur la médiation scolaire en Guadeloupe

Par 14/03/2025 - 07:01

Le collège Rémy-Nainsouta de Saint-Claude est le premier établissement de l'archipel à bénéficier du programme Justice-Education. Une structure est en train de se mettre en place au sein de l’établissement afin de prévenir les conflits entre élèves et d’éviter qu’ils ne dégénèrent.

    Saint-Claude : le collège Rémy-Nainsouta, pionnier sur la médiation scolaire en Guadeloupe
Le 16 premiers adultes qui se sont engagés dans ce parcours de médiation scolaire ont reçu une formation. @Pierre Emmanuel

Le Collège Rémy-Nainsouta de Saint-Claude est le premier établissement scolaire à bénéficier du programme Justice-Education en direction des adultes et des élèves.

A l'initiative du parquet général et en étroite collaboration avec le rectorat de Guadeloupe, l'ensemble des collèges de l'académie devraient pouvoir bénéficier, prochainement, d'une structure de médiation scolaire comprenant des adultes issus des équipes pédagogiques, des parents d'élèves et une autre complétée par des collégiens eux-mêmes.

Prévenir les conflits et éviter qu’ils ne dérapent

Les adultes seront d'abord formés, puis ils formeront ensuite les élèves.

Une combinaison sur la base du volontariat avec pour objectif de prévenir les conflits et de contribuer à les résoudre lorsqu'ils surviennent.

Si cette organisation ne remplace pas le conseil de discipline, le but est d’éviter que la situation ne dérape et ne s'aggrave jusqu'à cette phase disciplinaire.

Hélène Morton, avocate générale à la cour d'appel de Basse-Terre, a validé, mercredi après-midi (12 mars), au collège Rémy-Nainsouta, la formation des 16 premiers adultes qui ont accepté de s'engager dans ce parcours de médiation scolaire.

L’avocate générale en dit plus sur le but de cette médiation en milieu scolaire.

La médiation en milieu scolaire, c'est un mode de communication non violente et surtout un mode de gestion de conflits mineurs au sein des établissements scolaires, avec comme objectif qu'on forme des élèves médiateurs qui, eux, se verront confier la gestion des conflits entre élèves. L'idée, c'est d'abord de former des adultes, les sensibiliser, et certains de ces adultes - enseignants, parents d'élèves, chef d'établissement, CPE - vont, avec moi, former des élèves

« Prévenir le harcèlement scolaire »

Adultes et élèves vont bénéficier de 15 heures de formation et l'idée, c'est de mettre en place l'instance de médiation dès que les élèves seront formés, comme l’explique Me Morton :

Le but, c'est d'apprendre aux enfants à gérer leurs conflits eux-mêmes et les différences. Même s'ils ne sont pas d'accord, il faut arriver à travailler ensemble, à vivre ensemble au sein de la communauté éducative. Quand on apprend à gérer des conflits en acceptant qu'on ait des différences, on apprend à se respecter et aussi à prévenir le harcèlement scolaire.

Les adultes et les élèves formés vont pouvoir ensuite former d’autres élèves. Il est envisagé de faire entrer dans le dispositif des élèves de CM2 qui entreront au collège l’année prochaine.

« Les choses peuvent se régler de façon pacifique »

Parmi les personnels enseignants ou cadres de l'administration, la conseillère principale d'éducation du collège Rémi Nainsouta, Béatrice Eulalie a précisé les motivations de son choix de s'engager dans ce processus de formation lié à la médiation scolaire :

Pour notre établissement, c'est un projet assez innovant. C'est la possibilité de permettre à nos jeunes de régler eux-mêmes leurs conflits. Avec tous les conflits dans les établissements scolaires et les problèmes de harcèlement dans les classes, c'est bien de faire participer des jeunes pour qu'ils prennent vraiment conscience que les choses peuvent se régler de façon pacifique en réfléchissant et en essayant de trouver des solutions par eux-mêmes. Mettre l'élève au cœur de ce projet de médiation, c'est la meilleure solution qu'on ait trouvée, c'est la bonne solution.

« Très bien pour la cohésion et pour l'ambiance »

Les parents d'élèves sont également concernés. Ils entendent prendre toute leur place dans une initiative qu'ils saluent et qu'ils encouragent, à l’image de Gwenaëlle Biabiany qui a accepté de s'investir dans l'intérêt de la paix sociale au sein du collège de son fils scolarisé en classe de 5ème :

C'est très bien d’avoir un mode alternatif de règlement de conflits moins coercitif et moins peut-être brutal pour nos élèves, pour qu'ils puissent régler leurs conflits mineurs. Et qu'ils puissent en plus les régler entre eux, entre élèves, je trouvais que c'était vraiment très bien pour la cohésion et pour aussi pour l'ambiance au niveau du collège. Elle est vraiment très bien cette formation où elle a été bien expliquée.


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