Prévention des violences scolaires : nouvelle opération de contrôle au lycée de Lamentin
Une opération de contrôle a été menée, ce mardi matin (7 octobre), par la gendarmerie au lycée Bertène Juminer, au Lamentin. Il s’agit de la seconde intervention en quelques jours, mais cette fois les fouilles ont eu lieu à l’intérieur de l’établissement. L’objectif, prévenir les violences scolaires.
Une grande opération de contrôle de la gendarmerie a été menée, ce mardi matin (7 octobre), au lycée Bertène Juminer, au Lamentin. La seconde en quelques jours, mais cette fois, une fois n’est pas coutume, c’est à l’intérieur de l’établissement que les fouilles ont eu lieu.
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Piloté par le préfet de Région, Thierry Devimeux, accompagné du recteur Gabriele Fioni et de Caroline Calbo, procureure de la République à Pointe-à-Pitre, ce dispositif exceptionnel a été déployé après les récents incidents qui se sont déroulés au lycée Louis Delgrès du Moule.
Pour rappel, le 30 septembre, un lycée avait été poignardé dans l’enceinte de l’établissement par l’un de ses camarades de classe.
Ce mardi, les forces de l’ordre ont effectué des fouilles dans les salles de classe, dans les vestiaires et dans les ateliers.
Si aucune arme n’a été trouvé, en revanche plusieurs élèves ont été pris en flagrant délit de détention de produits stupéfiants.
Ces opérations seront amenées à se répéter afin de tenter d’endiguer le phénomène de violences à l’école.
« Un plan d’action qui se renforce »
Le préfet Thierry Devimeux explique que ce contrôle s’inscrit dans une stratégie globale de sécurisation de l’espace scolaire.
Pas d'arme, pas de drogue, pas de violences qui circulent. Il y a un plan d'action qui se renforce, qui se décline en trois niveaux. D'abord, renforcer la sécurité passive de nos collèges et de nos lycées, c’est-à-dire avoir des enceintes bien hermétiques pour que des individus extérieurs au lycée ne rentrent pas pour perturber l'éducation. Le deuxième niveau, ce sont les contrôles, comme celui de ce matin. Et puis, le troisième niveau, ce sont les suites données par la justice, mais aussi l'éducation nationale quand des jeunes ont des comportements inadaptés. Il faut qu’on puisse leur dire que ce n'est pas possible de fonctionner comme ça.
« Il faut accélérer »
Pour le recteur de l’académie de Guadeloupe, Gabriele Fioni, il était temps d’apporter des réponses concrètes sur le terrain après la grave agression survenue la semaine dernière au lycée du Moule.
On est dans un ensemble de mesures qui s'imposent à nous. Il y a une semaine, jour pour jour, on a vraiment frôlé un drame extrêmement grave. On aurait pu avoir un meurtre à l'intérieur d'un lycée. On ne peut plus rester passifs. Il faut accélérer. Donc, je ne peux que remercier monsieur le préfet, madame la procureure, pour ces actions qui ne sont pas usuelles. C'est rare de faire entrer les forces de l’ordre à l'intérieur des établissements scolaires, mais vous comprenez que la situation actuelle s'impose à nous. On continuera bien évidemment les mesures pédagogiques. Je tiens à le rappeler, toute porteur d’arme qui serait décelé à l'intérieur ou à proximité d'un établissement scolaire fera l'objet d'un conseil de discipline. Et la justice sera saisie.
« Une réponse graduée »
Caroline Calbo, procureure de la République de Pointe-à-Pitre, a rappelé les risques encourus par les élèves détenteurs d’arme ou de drogue au sein d’un établissement scolaire.
Ce matin dans le cadre des fouilles, il n'y a pas eu de découverte d'arme. Il y a juste eu un peu de stupéfiants. Il y a des échanges d'informations entre le rectorat, les forces de l'ordre et le parquet. Il est important d'avoir une réponse graduée aux différents faits qui sont commis dans les établissements scolaires ou aux abords. Il existe déjà une convention qui date de 2021 sur la prise en charge des faits et cette graduation des réponses apportées. Pour des premiers faits de petite délinquance, ce sera une réponse essentiellement administrative, disciplinaire, éducative, prise par le rectorat. Mais si les faits sont plus graves, à ce moment-là, la justice sera saisie. Il a été acté lors du dernier état-major de sécurité une amélioration de l'échange d'informations entre les forces de l'ordre, le parquet et le rectorat.
« Un signal fort »
Ce type de contrôle vise aussi à rassurer les élèves, les parents et les personnels d’éducation comme l’indique Pascale Chanlot, proviseur du lycée Bertène Juminer du Lamentin.
Pour moi, c’est une opération à portée éducative, de prévention, pour aider les jeunes à se rendre compte qu'au sein d'un établissement scolaire, il y a un cadre, il y a des lois. En tant que chef d'établissement, j'ai à cœur d'assurer la sécurité de tout le monde, des élèves, mais aussi de tous les personnels. Donc savoir qu'on peut compter sur les forces de l'ordre pour prévenir tout danger, c'est une bonne chose. On n'est pas seuls, on peut être protégé et on donne un signal fort à tous ceux qui auraient peut-être la tentation de se dire qu’on peut faire du lycée une zone non-droit. Maintenant, ils sauront que ce n'est pas possible.
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