Les AESH mobilisés devant le rectorat pour faire entendre leurs revendications
Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) se sont rassemblés devant le rectorat, ce jeudi matin (16 janvier), pour faire entendre leurs revendications, notamment le renforcement des effectifs et la hausse des salaires.

Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) étaient nombreux, ce jeudi matin (16 janvier), devant le rectorat.
Ils étaient mobilisés pour réclamer, notamment, un renforcement des effectifs des AESH, un temps de travail rehaussé à 24 heures par semaine, ainsi qu'une hausse de leur rémunération.
Une délégation de représentants syndicaux de l'Education a été reçue par la rectrice afin d'aborder tous ces points.
Après plus d'une heure d'échanges, ils en sont ressortis satisfaits, avec l’assurance de la mise en place d'un calendrier de travail.
En attendant les AESH restent vigilants pour faire respecter leurs droits et obtenir un meilleur statut.
Le point sur la rencontre avec la rectrice
Karine Fronteau, secrétaire adjointe du SNUipp FSU et responsable des AESH du 1er degré, est revenu sur la rencontre avec la rectrice :
Elle est obligée de reconnaître que les AESH sont payés 19 h 30 pour 21 heures travaillées et que ce n'est pas normal. Ils vont continuer le dialogue de gestion avec le ministère pour réclamer les millions nécessaires pour pouvoir régulariser la situation, parce qu'il y a plus de 800 AESH dans cette situation. D'ici la semaine prochaine, ils vont nous donner le calendrier de régularisation. Nous avons aussi obtenu que la cédéisation des AESH au bout de 3 ans soit envisagée, parce qu'au départ, ils n'avaient pas pour. À partir de l'année scolaire prochaine, il y aura une circulaire qui sortira pour expliquer aux collègues comment ils pourront être cédéisés au bout de 3 ans, puisque pour l'instant, ils n'ont pas droit au statut. Le troisième point quand même, c'est aussi la rétroactivité, parce que lorsqu'on n'est pas payé, normalement, on doit nous régulariser quatre années en arrière. Et là, ils vont devoir discuter avec le ministère. Et vous avez vu la présence des AESH, vu la pression qu'il y a derrière nous, nous ne pourrons pas lâcher parce qu'ils ont besoin de ce salaire. Nous vous rappelons qu'ils ne sont payés qu'à la moyenne 1 000 euros par mois, alors qu'ils sont présents tous les jours et que c'est compliqué pour eux d'avoir un deuxième emploi.
« Ils ont accepté l’idée d’un calendrier »
C’est déjà une belle avancée pour Tony Pioche, secrétaire générale SNUipp-FSU :
Tout le monde reconnaît la difficulté que subissent ces collègues. C'est le seul métier de l'Éducation nationale qui ne soit pas reconnu. C'est inadmissible. On n'a rien gagné sur le plan financier. On ne sort pas du rectorat avec des chiffres. En revanche, ils ont accepté l'idée qu'on puisse partir sur un calendrier et là, on sera fermes. On va être très vigilants sur la manière dont la rectrice va gérer ce dossier. Il a été pris à bras le corps par le secrétaire général depuis tantôt. Ça fait deux, trois ans qu'on y travaille, c'est dire si c'est compliqué. Chaque AESH est un individu à part entière. Les dossiers sont individuels. Il faut travailler de façon rapide, mais profonde
« Un manque cruel d’ AESH »
Eddy Ségur, secrétaire général de la FSU Guadeloupe, revient sur l’importance d’une telle mobilisation des AESH pour sortir de la précarité et aussi pour une meilleure prise en charge dans les écoles des enfants porteurs de handicap :
Aujourd’hui, l'école inclusive oblige à scolariser tous les enfants en situation de handicap. Nous avons un manque cruel d'AESH. Tous les enfants n'ont pas l'accompagnement qu'ils devraient avoir. Nous demandons que les AESH puissent passer à minima à 24 heures pour pouvoir prendre correctement les élèves en charge. D'autant plus que lorsque vous n'avez pas d'AESH dans votre classe, je peux vous dire que c'est l'ensemble de la classe qui ne peut pas fonctionner. Les AESH aujourd'hui en Guadeloupe travaillent pour la plupart à 21 heures, mais ne sont payés que 19 h 30. Il est inadmissible que des personnels qui travaillent ne soient pas payés à hauteur des heures qu'ils effectuent.
Compte tenu des besoins criants et permanents, il est nécessaire, pour Eddy Ségur, que les AESH puissent obtenir des CDI :
Et des perspectives pour demain, parce que nous avons un certain nombre d'AESH qui sont dans une très grande précarité financière, mais également une très grande précarité au regard de la stabilité du travail. Il faut absolument, comme ça se fait ailleurs, que dès la troisième année de CDD, ils puissent avoir accès aux CDI et que par la suite, ils puissent rentrer dans une grille indiciaire leur permettant une évolution de salaire et de carrière.
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