Ecole panafricaine Guadeloupe : avis défavorable du Préfet

Le Préfet de Guadeloupe donne un avis défavorable à l'ouverture d'une école panafricaine en Guadeloupe. Il s'agit d'une école privée et alternative, hors contrat. Selon l'association Racines portant le projet, si le socle de base prévu par l'Education Nationale sera au coeur de l'enseignement, le développement personnel des élèves sera aussi orienté sur "les connaissances de l'environnement et les valeurs africaines" autour de l'amour et du respect des aînés. Toutefois, le représentant de l'Etat s'interroge sur plusieurs points du projet.

Incompatibilités avec les valeurs de la République

Le Préfet juge le projet pédagogique "particulièrement succinct" et incompatible avec les valeurs de la République. Dans son courrier en date du 2 août 2021, il évoque "les prises de position publiques à caractère séparatiste, prônant le repli communautaire". De plus, il se déclare interpeller par la dénomination du projet "école panafricaine" mettant l'accent sur le volet séparatiste de l'intitulé et constitue une distinction entre les races et les cultures susceptible de générer "un risque réel de trouble de l'ordre public".

Pas de surprise 

L'association Racines n'est pas surprise par cette décision du Préfet de Guadeloupe. Elle déplore que "les mentalités n'ont pas avancées" en Guadeloupe, et ce malgré la décennie internationale des personnes d'ascendance africaine, dont la France est signataire. Elle ne compte pas en rester là. L'association a annoncé qu'elle saisira le Tribunal Administratif et elle a lancé une pétition en ligne. Fély François, membre de l'équipe projet de l'école panafricaine

 

 

L'ANG (Alyans Nasyonal Gwadloup) a réagi à cette décision du Préfet de Guadeloupe "avec stupéfaction". Elle déplore cette prise de position de l'Etat, jugeant "inconcevable que le panafricanisme soit apparenté à du racisme, pire à des menace qualifiée de séparatiste." Elle "appelle à éviter les amalgames douteux et prône le respect de toutes les composantes, de toutes les histoires et de toutes les cultures." L'ANG invite "vivement le Préfet à réviser sa décision à propos de cette école mais aussi à propos des refus récurrents d'intervention d'associations valorisant les héritages africaines dans les milieux scolaires, basés sur des préjugés inacceptables."