2024 est une année contrastée pour l'emploi en Guadeloupe et dans les Îles du Nord
La Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) a publié son bilan des politiques de l’emploi pour 2024 en Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy. Le rapport met en lumière une baisse notable des contrats aidés et des dispositifs de professionnalisation, une stabilisation de l’apprentissage, mais aussi une progression de l’insertion par l’activité économique.
La première information de ce rapport est la contraction du marché des emplois aidés. Le Parcours Emploi Compétences (PEC), réservé au secteur non marchand, enregistre 520 contrats en Guadeloupe et 13 à Saint-Martin, soit une baisse de 11 % par rapport à 2023. Les bénéficiaires sont majoritairement des femmes (75 %), avec une proportion croissante de seniors de plus de 50 ans.
Le Contrat Initiative Emploi (CUI-CIE), destiné au secteur marchand, connaît une chute encore plus marquée : 619 contrats signés en 2024 contre 1 102 en 2023 (–44 %). Si 35 % des bénéficiaires ont moins de 25 ans, seuls 33 % accèdent à un CDI, contre 5 % pour les PEC.
En matière de formation en alternance, les tendances divergent. L’apprentissage reste solide avec 3 052 nouveaux contrats, un chiffre stable par rapport à l’an dernier. Les femmes y sont désormais majoritaires (54 %), reflet de leur présence croissante dans les filières de niveau bac+2 ou plus.
À l’inverse, le contrat de professionnalisation recule de 28 %, à 125 signatures. Il concerne surtout des adultes de plus de 26 ans, en majorité des femmes (65 %).
L'insertion se porte bien
Les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) affichent 2 069 entrées en 2024, soit une hausse de 19 % par rapport à l’année précédente. Les Ateliers Chantiers d’Insertion (1 165 contrats) et les Entreprises de Travail Temporaire d’Insertion (744 contrats) tirent cette progression, tandis que les Entreprises d’Insertion reculent légèrement.
Le recours à l’activité partielle a diminué en nombre de dossiers (121 contre 138 en 2023, –12 %), mais touche davantage de salariés : 1 365 personnes concernées (+48 %). Les secteurs les plus impactés sont l’industrie manufacturière, les activités scientifiques et techniques, le transport et l’hôtellerie-restauration.
À Saint-Martin, la progression est spectaculaire avec 197 050 heures indemnisées pour un coût de 1,23 million d’euros, contre seulement 37 759 euros en 2023.
Formation et jeunesse : des résultats mitigés
Le Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) enregistre un net recul, avec 7 114 inscriptions contre 9 048 en 2023 (–21 %). Malgré une majorité de femmes (58 %) et une cible affichée vers les publics peu qualifiés, seuls 16 % des participants débouchent sur un emploi durable.
Côté jeunes, les dispositifs se maintiennent. Le Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie (PACEA) reste stable avec 1 067 bénéficiaires, majoritairement des femmes diplômées. Le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ), lancé en 2022, accompagne 2 989 jeunes (–6 %), dont 62 % ont un niveau bac ou supérieur.
Une année de transition
Globalement, 2024 confirme une réduction progressive des contrats aidés et un recentrage sur la formation et l’insertion durable. L’apprentissage résiste, mais la professionnalisation s’essouffle. L’IAE progresse, tandis que le PIC peine à transformer ses efforts en emplois stables. Dans ce paysage contrasté, les défis restent entiers pour renforcer l’efficacité des dispositifs et sécuriser les parcours professionnels sur ces territoires.
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