Projection du film « Magmas 76 » : retour sur l'éruption de la Soufrière en 1976
La mémoire collective de la Guadeloupe a été ravivée lors de la projection en avant-première du film documentaire « Magmas 76 » réalisé par Caroline Bourgine. Financé conjointement par la Région Guadeloupe et Canal +, ce film revient sur les événements marquants de l'éruption de la Soufrière en 1976.
Le public s'est déplacé massivement au Campus du Camp Jacob de Saint-Claude hier soir (mardi 19 septembre). L'amphithéâtre Gerty Archimède de la Faculté Roger Toumson a accueilli la projection en avant-première du film « Magmas 76 ».
Réalisé par Caroline Bourgine, également auteure du livre « Guadeloupéens », il relate une partie de l'histoire de l'éruption de la Soufrière et l'évacuation des 73.000 habitants qui en a suivi le 5 aout 1976.
La population de la Basse-Terre, dite les « Magmas » est contrainte de se déplacer vers la Grande-Terre et doit être regroupée en urgence dans les communes attribuées.
Parmi les témoignages poignants présentés dans le film, celui de René Saminadin révèle les défis auxquels les habitants ont dû faire face le jour de l'éruption.
Je m’étais cassé la cheville donc j’étais dans une clinique depuis le soir. Le lendemain à 10H, ça a pété et j’étais handicapé. Je ne pouvais pas courir. Je suis resté là, je me suis dit que je vais mourir puisqu’il faisais noir, j’étouffais… j’ai eu peur. J’ai pensé d’abord à ma famille
Frantzy, un autre témoin, décrit les signes avant-coureurs de l'explosion :
Le premier signe à Basse-Terre, c’est que les bêtes cassaient leurs chaînes pour partir. La Soufrière n’avait même pas encore explosé qu’ils fuyaient déjà.
Mémoire collective
Le film « Magmas 76 » prend une dimension particulière au vu du récent pic d'activité de la Soufrière depuis avril 2023. Cette projection constitue ainsi un rappel poignant de l'importance de la vigilance et de la préparation face aux phénomènes volcaniques dans cette région.
Justement, Gregory, qui avait 4 ans au moment des faits, confie ces inquiétudes face à une possible éruption à venir :
La route de Saint-Louis, qui permettait aux habitants de Matouba et de Saint-Claude d'avoir une deuxième solution pour rejoindre la cote sous le vent, elle est cassé depuis Fiona. Je trouve ça inadmissible qu'ils ne fassent pas le nécessaire pour réparer ça : à tout moment la Soufrière peut se réveiller.
Un documentaire qui pourra aussi engendrer des réflexions profondes sur la résilience et la solidarité de la population guadeloupéenne face au risque volcanique.
√ Pour en savoir plus sur ce risque tellurique : https://www.guadeloupe.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Securite/Risques-naturels-et-technologiques/Les-risques-telluriques-en-Guadeloupe/Le-risque-volcanique/Le-risque-volcanique
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