Maryse Condé : retour au pays natal

"J'ai tenu à revenir". Maryse Condé ne cesse de le répéter : 'le Prix Nobel Alternatif de Littérature, c'est aussi celui de la Guadeloupe. C'est la Guadeloupe qui a fait d'elle, la femme et l'auteure de talent d'aujourd'hui'. C'est donc avec les siens et son île natale qu'elle partage son Prix, qu'elle a récupéré il y a quelques jours en Suède. Elle ajoute :" C'est la Guadeloupe qui m'a donné envie d'écrire... Il fallait que je rende le Prix que la Guadeloupe m'avait inspiré". Pendant des années, elle enrichit son expérience et son inspiration par ses voyages et ses rencontres en Afrique notamment (Côte d'Ivoire, Guinée, Ghana ou le Sénégal).

Elle devient ensuite professeure à l'Université de Columbia, qui lui offrira l'opportunité de faire connaître la littérature francophone. Maryse Condé est aussi une femme très engagée, ce qui se traduit dans ses ouvrages. Elle déclara même lors d'une interview : "je mourrai guadeloupéenne, une Guadeloupéenne indépendantiste". Elle présidera aussi le Comité pour la mémoire de l'esclavage, créé en janvier 2004 dans le cadre de la loi Taubira de 2001. Un comité qui était en charge de l'application de la loi sur la traite et l'esclavage comme crimes contre l'humanité.

Maryse Condé écrit sa première oeuvre en 1972, il s'agit d'une pièce de théâtre intitulé "Dieu nous l'a donné". Depuis, ce sont des dizaines de romans, pièces et essais qui composent la bibliographie de l'auteure guadeloupéenne. Elle a connu le succès mondial notamment avec des romans comme "Ségou, Tome 1 : Les Murailles de terre" et "Ségou, Tome 2 : La Terre en miettes". Et dans son autobiographie "La vie sans fards", elle se dévoile en toute honnêteté et sans complaisance.