Les enjeux de la créolisation de l'indianité en débat à la faculté de Saint-Claude

Ce lundi (14 avril), la faculté Roger Toumson, à Saint-Claude, a accueilli deux conférences-débats et des ateliers autour des enjeux de la créolisation de l'indianité.

Il a également été question de la danse, de l'art culinaire, de la musique et de la poésie indienne dans la Caraïbe.

Le Dr Sandrine Soukaï, maître de conférences à l'université Gustave Eiffel, en Ile-de-France, a dressé un comparatif entre la Guadeloupe et Trinité-et-Tobago.

Le premier roman, le roman indo-guadeloupéen Chacha et Sosso, s'inspire de la vie d'Ernest Moutousamy dans la région de Desvarieux, à Saint-François. Il évoque l'adoption de deux fillettes par un Indo-Guadeloupéen, qui va adopter une petite fillette d'origine africaine et une d'origine indienne. La symbolique du roman, c'est le mélange des cultures incarné métaphoriquement par ces deux fillettes, l'une incarnant la descendance d'origine africaine et l'autre la descendance d'origine indienne, l'archipel guadeloupéen étant un mixte des deux cultures. Le roman de V. S. Naipaul, qui est publié juste avant l'indépendance de Trinité-et-Tobago, évoque la famille Tulsi, qui est une famille d'origine brahmane, et en particulier le protagoniste Mohun Biswas, qui désire avoir une maison à lui. Donc, il est question de la problématique du déracinement de la mère Inde ou la mère patrie, mais aussi de l'intégration au sein du bassin caribéen et de Trinité-et-Tobago en particulier. La difficile intégration inclue aussi des processus de créolisation souvent rejetés. Mon étude comparative montrait principalement qu'il y a parfois une tension entre une volonté d’intégration et une acceptance d'une forme de créolisation de l'indianité d'une part, et la revendication un peu nostalgique d'un retour au pays, et donc une approche un peu plus atavique de la culture indienne.