"Ils tiraient sur tous ceux qui tenaient des bouteilles", un témoignage vibrant du 14 février 1952

Par 14/02/2020 - 15:42

On commémore ce vendredi les quatre victimes du 14 février 1952. RCI a recueilli le témoignage de Florence Noyon, 28 ans à l'époque qui se souvient avec émotion de ce jour noir de l'histoire sociale de l'archipel.

    "Ils tiraient sur tous ceux qui tenaient des bouteilles", un témoignage vibrant du 14 février 1952

C'était un jeudi tendu dans les rues du Moule en ce 14 février 1952. En grève depuis plusieurs semaines, dans un mouvement qui avait débuté à Sainte-Rose, les travailleurs de la canne réclamaient une hausse des prix du sucre et de meilleures conditions salariales.

Mobilisés et provocateurs envers les forces de l'ordre, des Mouliens non armés étaient loin de se douter que la commune aller plonger dans la violence et l'effroi sous l'offensive des forces de l'ordre. En cette période de carnaval, beaucoup de badauds étaient dehors, certains attisés par la curiosité de cette opposition sociale.

Dans les rues autour du boulevard Rougé, l'offensive fera quatre morts, un ouvrier de la canne et trois victimes collatérales, dont une femme enceinte.

Florence Noyon, 97 ans, se souvient de ce jeudi sombre. Alors âgée de 28 ans, elle travaillait dans la boutique de Madame Sorel, sur le boulevard. Le maire du Moule, Rosan Girard était absent et son premier adjoint Césario Siban avait eu la lourde charge de rétablir l'ordre dans une commune endeuillée.

(Photo : Guadeloupe Tourisme / Témoignage recueilli par Marius Dielna)