"Il faut reconstruire Saint-Martin autrement"

Par 07/11/2017 - 10:43 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:17

Le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement de la Guadeloupe vient de rendre un rapport suite à une mission d’expertise post-Irma à Saint-Martin. Selon lui, les enseignements de la catastrophe ne sont pas vraiment pris en compte pour la reconstruction des bâtiments.

    "Il faut reconstruire Saint-Martin autrement"

Le CAUE a mené une mission d’expertise à Saint-Martin du 17 au 25 septembre dernier. Une trentaine de professionnels, que ce soit des architectes, urbanistes, ingénieurs ou encore techniciens du BTP de Guadeloupe se sont rendus sur place pour évaluer les dégâts suite à l’ouragan Irma et anticiper la reconstruction. L’opération a été soutenue par la Région Guadeloupe. En tout, plus de 150 bâtiments ont été visités par les experts sur plus de 80 sites plus ou moins dévastés par le phénomène cyclonique majeur.

Un constat sans appel

Dans le rapport de 600 pages rendus à la Collectivité de Saint-martinle CAUE de Guadeloupe confirme d’abord que la reprise effective de l’activité économique, culturelle et sportive est très compliquée dans cette ile du nord à cause des nombreux dégâts. Il note aussi que certains équipements n’ont pas été suffisamment bien construits pour continuer à assurer les principales missions indispensables de service publics en cas de crise majeure. Mais le CAUE pointe aussi du doigt la reconstruction. Selon lui, il faut actualiser et davantage appliquer les règles Antilles, spécifiques aux territoires caribéens, plutôt que les règles européennes encore trop largement utilisées pour la conception et la construction de bâtiments. Ainsi, les experts ont mis en place des fiches techniques de recommandations à destination de la Collectivité de Saint-Martin. Elles préconisent par exemple de mieux penser la stratégie préventive d’implantation des équipements de service public, de sécurité et de logistiques, d’anticiper le comportement des ouvrages sous l’action d’un événement climatique, de prévoir un nombre d’abris suffisant pour les personnes et le matériel ou encore de simplifier les principales règles de construction à mettre en œuvre dans nos régions.


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