La piste d'athlétisme de l'INSEP porte désormais le nom de Marie-José Pérec
La toute nouvelle piste d'athlétisme « Marie-José Pérec » de l'INSEP a été officiellement inaugurée ce vendredi 22 mars. Ce nouvel outil équipé de technologies de pointe va désormais servir à la préparation des JO pour les athlètes tricolores, en vue notamment de Paris 2024.
Marie-José Pérec fait désormais partie des murs de l'INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance). La triple championne olympique a été mise à l'honneur ce vendredi au sein de cet institut national qui accueille le haut niveau sportif tricolore, aux portes de Paris, en donnant son nom à la toute nouvelle piste d'athlétisme connectée. Une immense photo a aussi été installée au bout de la ligne droite du 100m.
Ce n'est pas la première fois que la Guadeloupéenne est ainsi honorée, mais le fait de recevoir cette reconnaissance dans ce temple du sport tricolore, où elle a été pensionnaire à ses débuts, l'a grandement émue.
Cela me touche beaucoup ! Si j'avais eu une photo comme ça de Colette Besson à l'arrivée (médaillée d'or du 400m aux JO de Mexico, NDLR), je pense que ça m'aurait encore plus inspirée. Je trouve que c'est magnifique que ça arrive l'année des Jeux et qu'on puisse avoir un si bel écrin.
Reconnaissant n'avoir pas toujours été "facile à gérer", la Guadeloupéenne s'est aussi confiée lors de son discours sur les moments passés à l'INSEP, difficiles à l'époque, compte tenu du déracinement avec son archipel trop lointain.
Quand j'étais ici, je pensais souvent à rentrer à la maison, car il faisait gris et j'avais envie du soleil de Guadeloupe. On avait des cabines téléphoniques, moi je n'avais pas beaucoup d'argent et je peux vous dire que les petites pièces, elles descendaient vite. On avait le temps de verser une larme et de dire ''je me suis trompée, je veux rentrer'', mais je n'avais pas l'argent pour le billet. C'est pour ça qu'il y a beaucoup d'émotion, ça rappelle tout cela.
« Marie-Jo », comme une évidence
Sacrée à Barcelone sur 400m et à Atlanta avec le légendaire doublé 200m - 400m, "Marie-Jo" est assurément l'une des plus grandes figures de la piste française, si ce n'est la plus grande. Pour le directeur général de l'INSEP, le choix de son nom a été une évidence et Fabien Canu assure n'avoir eu aucune difficulté à convaincre son conseil d'administration.
Une évidence au regard de son parcours, de ce qu'elle représente, car c'est une icône du sport français. Elle a accepté avec beaucoup d'émotion, ce qui m'a un peu surpris. C'est quelqu'un d'une grande sensibilité, qui est adorable, quelqu'un de remarquable sportivement, mais humainement aussi.
Dans la foule ce vendredi, du beau monde avait fait le déplacement. Notamment dans les rangs antillais, la sprinteuse Christine Aaron, était émue devant l'hommage rendu à sa compatriote.
Cela me touche, car c'est une Guadeloupéenne. On espère que les athlètes qui fouleront cette piste, ça leur donnera l'énergie pour accomplir ce qu'ils ont à accomplir.
Le ressenti était le même, tout comme les espoirs suscités, pour Thomas Jordier, athlète encore en exercice, sur la même distance que Marie-José Pérec, le 400m, et avec qui il partage ses origines guadeloupéennes.
Quand on est Antillais, on est très contents d'avoir des figures comme ça qui nous représentent. Ce sont des exemples qui peuvent apporter de belles choses au sport français et surtout à l'athlétisme.
À quatre mois des JO, espérons que l'image victorieuse de l'immense championne Marie-José Pérec donnera des ambitions dorées aux athlètes français, sur cette piste flambant neuve, tournée vers des rêves olympiques.