Une saison cyclonique 2025 supérieure à la normale selon les prévisions

Par 01/06/2025 - 08:42 • Mis à jour le 04/06/2025 - 11:23

Ce 1er juin marque l’ouverture de la saison cyclonique. Les différents instituts spécialisés dans les prévisions météorologiques américains et caribéens sont unanimes dans leurs publications : la saison cyclonique 2025 sera supérieure à la normale des années 1991-2020.

    Une saison cyclonique 2025 supérieure à la normale selon les prévisions
photo d'archives

Du 1ᵉʳ juin au 30 novembre, en moyenne, 16 cyclones déjà nommés, 8 ouragans et 4 ouragans majeurs sont potentiellement susceptibles de traverser le bassin Atlantique, la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique.

Sur l'Atlantique, l'activité cyclonique a clairement gagné en intensité ces dernières années.

En temps normal, si l'on prend les moyennes entre 1991 et 2020, on compte environ 14 à 15 cyclones nommés chaque saison, dont 7 deviennent des ouragans.

Mais sur les dix dernières années, les chiffres sont nettement plus élevés. On tourne autour de 17 à 18 cyclones nommés avec en moyenne 8 ouragans.

30 cyclones nommés en 2020

Et certains records donnent le vertige. En 2020, par exemple, on a atteint 30 cyclones nommés.

L'indice ACE, qui mesure l'énergie dégagée par les tempêtes, a aussi explosé certains plafonds avec un pic à 250 en 2017 contre seulement 36 en 2013.

A noter tout de même d'une année à l'autre, le nombre de cyclones nommés dans le bassin Atlantique ne reflète pas nécessairement l'ampleur des impacts sur l'arc antillais.

Parfois, un seul cyclone suffit à frapper durement un territoire et à faire basculer toute une saison dans le registre des catastrophes, comme le rappelle Météo-France dans sa synthèse des prévisions cycloniques pour la saison 2025.

Les raisons de cette intensité annoncée

Plusieurs facteurs expliquent cette intensité annoncée, notamment, une situation climatique actuelle intermédiaire, El Niño et La Niña. Les explications de Bruno Benjamin, président de l’association Ouragans.com.

La première chose, c'est l'absence du phénomène El Niño. En général, El Niño est un phénomène dans le Pacifique qui a des conséquences sur notre bassin en réduisant l'activité cyclonique. Son inverse, c'est la Niña. C'est ce qu'on a eu les années précédentes. C'est plutôt favorable, voire très favorable à une activité cyclonique. Et cette année, on est à mi-chemin, mi-température, dans une phase neutre entre El Niño et la Niña. C'est donc plutôt favorable à une activité cyclonique. Ça, c'est la première chose. La deuxième chose principale, c'est que la température de la mer en surface est déjà très élevée. Nous sommes depuis plusieurs mois déjà au-delà des 26 degrés qu'il faut pour que le cyclone se développe et continue à exister. Dans l'ensemble du bassin, nous sommes déjà quasiment à 26 degrés, voire plus. Ces deux phénomènes mis ensemble font que la saison est prévue plutôt active. Il y a d'autres paramètres, comme l'absence de cisaillement, mais là, on rentre dans des détails plus techniques. Et puis, il y a également l'absence de sable du Sahara. Généralement, à cette période de l'année, avons des passages très importants. Il y en a eu peu cette année et ça devrait perdurer durant l'ensemble de la saison.

« Il faut se tenir prêt »

Tous les phénomènes ne concerneront pas forcément notre région, mais la vigilance reste de mise, comme l'explique Bruno Benjamin, et quel que soit le phénomène annoncé.


Quand nous sommes touchés par un phénomène, soit il est très faible avec des conséquences importantes, soit il est très fort. On a les deux extrêmes et c'est là où il faut se tenir prêt à recevoir n'importe lequel des phénomènes. Statistiquement, dans l'ensemble du bassin Atlantique, les phénomènes les plus violents ne sont pas les plus meurtriers. Tout simplement parce qu'on baisse l'attention quand il s'agit d'un phénomène plutôt faible. Quand il s'agit d'une tempête tropicale, voire un ouragan de catégorie 1, on se dit ce n'est pas trop grave, on va pouvoir se permettre de prendre des petits risques. Et finalement, ce sont les phénomènes qui créent le plus de victimes. C'est la raison pour laquelle, quel que soit le type de phénomène qui pourrait nous menacer, il faut qu'on les prenne tous en compte et il faut qu'on soit vraiment attentifs. Et ce n'est pas parce qu'une année est annoncée active ou moyenne ou peu active que ça ne va pas forcément nous menacer. Il suffit d'un seul phénomène qui nous touche pour que la saison nous semble extraordinaire. Souvenons-nous d'Hugo, au mois de septembre. C'était le huitième phénomène. Ce n'était pas une année extrêmement active et, pourtant, qui ne se souvient pas de l'année 1989, qui a marqué l'histoire.


Tags

À lire également