Rite vaudou : une Guadeloupéenne jugée pour l’assassinat de son ex-compagne

Par 28/03/2023 - 07:31 • Mis à jour le 28/03/2023 - 17:42

Une Guadeloupéenne est jugée à partir de ce mardi 28 mars devant la cour d'Assises de Paris pour assassinat sur son ex-compagne, après un rite vaudou de « désenvoutement », ayant entraîné le décès de la victime de 36 ans.

     Rite vaudou : une Guadeloupéenne jugée pour l’assassinat de son ex-compagne

Des mois de tensions entre les deux ex-compagnes avaient débouché sur ce guet-apens tragique du 23 mars 2019. Dans le sous-sol de son immeuble parisien, la victime, Sylvia, avait été tuée, avant que son corps ne soit déposé en banlieue, dissimulé sous des palettes et branchages au milieu d'un sous-bois, puis retrouvé un mois après les faits. 
L'accusée principale est son épouse, Christy Daupin, Guadeloupéenne. Mariée depuis 2014 avec la victime, elle avait rompu depuis environ un an. Sylvia était la mère biologique de deux jumeaux, nés en 2013. Elle avait, un temps, engagé une procédure d'adoption par Christy mais la remettait en cause depuis peu, la victime ne souhaitant plus voir son ex avoir des droits sur ses enfants. 
Un contexte conflictuel donc, à l’intérieur duquel la Guadeloupéenne s'est laissée convaincre que Sylvia avait été envoutée par sa nouvelle petite-amie. Sur les recommandations d'un des co-accusés, Iven Webster, d'origine haïtienne, elle avait consulté une prêtresse vaudou vivant sur l’île d’Hispaniola. 

 

La préméditation au coeur du procès

C’est ainsi qu’elle s’était convaincue que Sylvia lui voulait du mal ainsi qu'à ses enfants. Elle s’était même plongée dans un délire de planification de la vente de l'âme et des organes de ses jumeaux. Avec Webster, et une autre femme, Sabrina Moreau, nouvelle relation amoureuse de Christy, le trio avait organisé ce rite de désenvoutement du 23 mars 2019. 
L'autopsie n'a pas permis de déterminer les circonstances de la mort mais Sabrina Moreau a admis l'intention de tuer la victime, ce que nient les deux autres accusés. Tous ont livré des versions changeantes lors de l'enquête. 
La préméditation sera au cœur de ce procès, tout comme l'influence de cette prêtresse haïtienne qui ne sera pas entendue, faute d'une coopération judiciaire efficace avec son pays d’origine. 
Le procès doit se tenir jusqu'au 7 avril prochain.